L'équipe béjaouie conserve toutes ses chances de qualification malgré la défaite. Il n'y a pas eu d'exploit samedi soir au stade Taïeb-M'hiri de Sfax. L'équipe la plus forte a gagné et dans l'affaire, le Club sportif sfaxien a enregistré sa première victoire en match officiel de l'an 2008 puisque depuis le 23 décembre dernier, il n'était jamais parvenu à s'imposer. La JSM Béjaïa aura fait ce qu'elle a pu pour résister mais il y a eu cette action de la 56' qui a tranché en faveur de l'équipe locale. Une équipe locale dont la domination fut presque constante durant les 90 minutes de jeu, qui s'est procuré un nombre important d'occasions de buts et qui doit se dire aujourd'hui qu'elle a mis en danger sa qualification pour le prochain tour du fait qu'une avance d'un seul but avant le match retour chez l'adversaire n'a jamais constitué une marge sécurisante. Ce qu'a bien admis le coach du CSS, Khaled Benyahia, en fin de match qui a regretté que ses joueurs aient failli dans les phases décisives. «Quand on rate autant d'occasions, on ne peut s'en prendre qu'à soi même, a-t-il dit. Mes joueurs ont fait ce qu'il fallait pour presser l'adversaire et dans les travaux d'approche, mais dans les dernières passes ou au moment où l'opportunité de marquer se présentait à eux, ils ont pêché le plus souvent par excès de précipitation quand ce n'était pas la maladresse qui entrait en jeu. Je garde cependant la satisfaction d'avoir pris un avantage au score avec une équipe diminuée dans laquelle manquaient de nombreux titulaires et sur laquelle pesait une énorme pression. Je pense et espère que cette victoire va rassurer le groupe et l'amener à jouer sur sa vraie valeur». Dans le camp béjaoui, l'entraîneur El Hadi Khezzar tenait un autre langage mettant en relief le manque d'expérience de plusieurs de ses joueurs pour ce genre de match, la JSMB disputant là son premier match international de toute son histoire. «J'ajoute que ce match s'est déroulé à un moment particulier puisque la JSMB venait de jouer deux matchs très difficiles en Algérie dont l'un en Coupe d'Algérie qui s'est terminé après prolongation. A peine rentrés à Béjaïa nous avons du reprendre le bus pour prendre la route vers Sfax. Jouer trois matchs de cette importance en dix jours n'était pas fait pour nous aider. Surtout que celui de Sfax nous l'avons terminé à dix avec l'expulsion de Derrahi. Nous avons bien su contenir notre adversaire en première mi-temps. Par la suite, nous avons subi le jeu et nous aurions pu obtenir un bon résultat s'il n'y avait pas eu cette action qui a amené le but de Sfax. A mon avis, les chances de qualification restent intactes pour les deux équipes. Tout se jouera dans 15 jours à Béjaïa.» La JSMB n'a donc pas réalisé l'exploit mais une défaite par 1 but à 0 face au tenant du trophée n'a rien d'humiliant. Dans ce match l'équipe béjaouie a beaucoup plus fait dans la résistance que dans les manoeuvres offensives de haute stratégie. A cet effet, le staff technique béjaoui s'est même permis une variante avec un Mounir Zeghdoud placé comme troisième défenseur axial en avant de la paire Bouchetta-Messali. Cela faisait tout drôle de voir l'ex-joueur de l'USM Alger évoluer presque comme milieu récupérateur, une tâche dont il s'est fort bien acquitté. Cette tactique a été d'un bon secours pour la JSMB dont le poids du match a été, pratiquement supporté par l'arrière-garde et par un Saoula, le gardien particulièrement vigilant. Car si la défense a fait dans l'héroïsme, la ligne d'attaque n'a jamais su conserver le ballon dans les moments opportuns. A ce niveau-là, l'équipe béjaouie a perdu énormément de ballons, ce qui a grandement aidé le CSS dont les actions dans le camp adverse n'ont fait que se multiplier avec des occasions grosses comme ça mais toutes ratées. Sauf celle de la 56' lorsque Hocine Djaber ajusta un essai concluant suite à une action qui avait désarçonné la défense béjaouie. Avec un but de retard face à une équipe survoltée, la JSMB a eu le mérite de ne pas s'affoler même après que Derrahi eut été exclu à la 78' pour un mauvais geste sur le Mauritanien du CSS, Dominique. Elle aurait pu réaliser l'exploit de dernière minute si l'arbitre sénégalais avait décidé de lui accorder un penalty suite à un crochetage de Boukessassa en pleine surface tunisienne à la 92'. Mais une défaite sur un score aussi étriqué permet bien des espoirs.