Le président de la Rasd, M.Abdelaziz, a appelé le gouvernement espagnol à «assumer sa responsabilité historique et morale dans la décolonisation du Sahara occidental». En lançant cet appel, le président de la République arabe sahraouie n'aura en fait que remis sur pied ce qui semblait marcher sur la tête. Et à juste titre: les territoires sahraouis sous administration marocaine sont en fait, et au regard de la légalité internationale, considérés toujours sous colonisation espagnole. La sortie médiatique du président de la Rasd est loin d'être fortuite. Elle a eu lieu après 4 rounds successifs de négociations infructueuses, sous l'égide de l'Organisation des Nations unies. C'est fort d'un tel argument, la responsabilité morale et historique de l'Espagne, que la sortie médiatique de Mohamed Abdelaziz vaut son pesant d'or. L'Espagne qui s'en est lavé les mains dans ce conflit vieux de plus de trente ans, a pris la poudre d'escampette en 1975. Un peu en catimini, comme un indu-occupant qui a squatté la maison du véritable propriétaire. Une sortie plutôt ratée puisqu'elle a donné naissance et prolongé la domination étrangère dans les territoires sahraouis au mépris de la légalité internationale. Et c'est pour rétablir ce fameux droit international qui est foulé aux pieds que le président de la Rasd demande à l'Espagne d'adopter une position ferme et claire en faveur de «l'application des résolutions onusiennes qui appellent à l'exercice par le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance». Le président de la République arabe sahraouie, Mohamed Abdelaziz, s'est ainsi exprimé à l'issue d'une audience qu'il a accordée à une délégation espagnole de la région de Rioja. La délégation espagnole venait de participer à la chaîne humaine organisée, samedi dernier, face au mur de la honte érigé par les autorités marocaines au Sahara occidental, pas loin de la localité de Mahbès. Plusieurs conseillers municipaux du Parti socialiste ouvrier (Psoe) au pouvoir, du PP ainsi que des membres d'associations étaient venus apporter leur soutien au peuple sahraoui. Une occasion aussi pour le président de la Rasd de soulever la dramatique situation dans laquelle se trouvent les militants des organisations des droits de l'homme. M.Abdelaziz n'a pas caché sa «vive préoccupation face à la situation dramatique de 60 prisonniers politiques sahraouis, en grève de la faim depuis plus de trois semaines et dont l'état de santé devient de plus en plus grave», a rapporté, par ailleurs, l'agence de presse sahraouie SPS. Toutes ces oreilles attentives représentent autant de voix qui porteront, sans aucun doute, loin les aspirations du peuple sahraoui, qui n'a qu'un seul rêve: une patrie indépendante.