La capitale algérienne a abrité, hier, “une rencontre de solidarité” avec le peuple sahraoui, à l'occasion du 32e anniversaire de la proclamation de la République sahraouie (RASD), en présence du nouvel ambassadeur sahraoui en Algérie, Brahim Ghali. Cette initiative, organisée au siège du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), intervient dans le cadre de “la mise en application des recommandations” de la dernière rencontre internationale consacrée à la décolonisation du Sahara occidental, qui a eu lieu à Sidi-Fredj les 16 et 17 février derniers. Dans un communiqué commun remis aux médias, les militants du CNASPS, les représentants du groupe parlementaire Fraternité algéro-sahraouie et les membres de la délégation africaine du secrétariat général de l'Union panafricaine de la jeunesse, ont félicité les Sahraouis à l'occasion de la journée du 27 février, tout en saluant “l'attachement du Polisario à la légalité internationale”. Dans leur constat sur la situation de l'ancienne colonie espagnole, ils ont condamné “la politique d'entêtement, d'obstruction et de blocage” des forces d'occupation, en indiquant que le voisin marocain demeure “insensible aux appels de la communauté internationale” et poursuit “toujours sa politique d'occupation, d'exploitation illégale des richesses et de répression” dans les territoires occupés du Sahara occidental. Face à cet état d'impunité, résultat des complicités, voire “d'un appui inconditionnel” de membres influents du Conseil de sécurité de l'ONU, les signataires de la déclaration ont demandé d'arrêter de “placer sur un pied d'égalité l'agresseur (le Maroc) et la victime (le peuple sahraoui et son représentant le Front Polisario)”. Selon eux, “cette odieuse symétrie fait du tort à l'ONU et compromet sa crédibilité, altère son image et son prestige”. Aussi ont-ils interpellé le Conseil de sécurité, lui demandant de se démarquer de cette “injustice” et “ne plus continuer à se montrer complaisant à l'égard du Maroc”. Et, à la veille du 4e round des négociations directes maroco-sahraouies, ils ont rappelé à cette instance onusienne qu'elle “n'est pas en mesure d'assumer ses responsabilités, il va falloir laisser le Front Polisario et le peuple sahraoui assumer pleinement les leurs, pour mettre en œuvre leur droit à travers l'organisation d'un référendum libre, régulier et loin de toute contrainte”. En marge de la rencontre, M. Ghali, interrogé sur les raisons du report de cinq jours de la date du 4e round des pourparlers, initialement programmée du 11 au 13 mars, entre les deux parties en conflit, il a estimé que “c'est dû peut-être à un problème d'organisation ou à un problème avec l'autre partie”, référence faite au Maroc et à ses négociateurs. “Le Front Polisario ira aux négociations avec la volonté de contribuer à des pourparlers responsables et respectueux du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, à l'application des résolutions et décisions internationales en vue de la décolonisation du territoire du Sahara occidental”, a déclaré le diplomate sahraoui. Ce membre du secrétariat national du Front Polisario a, en outre, saisi la date de célébration de la naissance de l'Etat sahraoui, pour annoncer la publication, par l'Union des juristes sahraouis (UJS), d'un livre intitulé Crimes en silence, dont une copie a été distribuée aux journalistes. Nous avons appris que la présentation de l'ouvrage se fera dimanche prochain, à Alger, par le président de l'UJS, mais d'ores et déjà, nous pouvons dire que le “livre blanc” en question, 105 pages, se veut un témoignage vivant des “crimes perpétrés par les forces d'occupation marocaine au Sahara occidental”. Cela à l'heure où l'on assiste à la volonté manifeste de certaines grandes puissances, détentrices du droit au veto au sein du Conseil de sécurité, de cacher les violations des droits humains, toujours en cours dans le “territoire non autonome”. H. Ameyar