Plusieurs milliers de personnes ont battu, samedi dernier, le pavé de la capitale espagnole pour exprimer leur soutien au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. à l'appel de la Coordination étatique des associations solidaires avec le Sahara occidental, des représentants de tous les partis politiques, d'organisations sociales, de jeunesse et des ONG, ainsi que des citoyens se sont réunis au centre de Madrid pour participer au mouvement de protestation contre la politique de Zapatero vis-à-vis de l'ancienne colonie espagnole. En effet, des sympathisants de la cause sahraouie ont pris part au cortège pacifique conduit par le délégué du Front Polisario Brahim Ghali, le coordinateur du parti Izquierda Unida (gauche unie) et Jose Taboada Valdes, président de l'association des amis du peuple sahraoui. Dressant un immense drapeau de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), les manifestants scandaient des slogans en faveur du peuple sahraoui, “30 ans ça suffit”, “oui au référendum”, “halte aux trahisons”, ou encore “Sahara libre”. Arrivée au siège du ministère des Affaires étrangères, une délégation remis aux représentants de Moratinos, un manifeste dans lequel il est demandé au gouvernement de Zapatero d'assumer sa responsabilité historique à l'égard du peuple sahraoui, en tant qu'ancienne puissance coloniale, et ce, en appliquant le plan de paix Baker. Le document demande à l'exécutif espagnol d'accorder à la délégation du Front Polisario à Madrid, le statut diplomatique, en tant qu'unique et légitime représentant du peuple sahraoui, tel que reconnu par l'ONU et l'Union africaine (UA). Les rédacteurs du manifeste interpellent, également, les autorités marocaines les engagements pris en vertu du plan de paix onusien ainsi que le respect des droits de l'homme dans les territoires occupés. Des exemples d'exactions de l'armée marocaine sont édifiants et innombrables. Pour les manifestants, le gouvernement de Zapatero détient la clef pour la tenue du référendum d'autodétermination et doit faire preuve de cohérence et de courage pour user de cette solution. Il s'agit pour eux de rembourser, aujourd'hui, la dette morale de Franco qui était l'artisan des fameux accords tripartites de Madrid du 14 novembre1975. Lesquels accords avaient “intronisé” le Maroc sur le Sahara occidental. Notons au passage que cette manifestation coïncidait avec le 30e anniversaire desdits accords. Signalons que la marche, de samedi dernier, intervient à quelques jours de la rencontre Zapatero avec le président de la RASD prévue pour le 26 du mois en cours. Cette rencontre sera-t-elle un prélude à une nouvelle politique du gouvernement espagnol à l'égard de son ancienne colonie et qui contribuera pleinement à la décolonisation du Sahara occidental. D'autant que le contexte international semble être favorable au règlement d'un conflit qui ne devrait jamais exister avec un pays qui a “goûté” aux exactions du colonialisme avant 1956. Le grand déballage de l'ancien homme fort du Makhzen, Driss El Basri, et le désaveu par le comité marocain des droits de l'homme de la politique de Mohamed VI en sont une preuve supplémentaire. R. H.