C'est ce qu'a confié hier, une source diplomatique autorisée. L'appel à la normalisation des relations bilatérales entre l'Algérie et le Maroc est considéré comme «un non-événement» par notre pays. Une source diplomatique a confié à L'Expression que le message marocain «manque de sérieux.» «Ce n‘est pas la première fois que ce pays voisin lance des messages dans ce sens. C'est devenu même une tradition. Mais la question étant de savoir si le Maroc est sincère dans ses démarches.» Notre source soupçonne des arrière-pensées du Maroc, à qui il reproche de vouloir imposer un débat national en Algérie dans la perspective de susciter une division entre les défenseurs des thèses marocaines et ceux qui sont contre l'ouverture des frontières. Ce qui témoigne aussi du peu de sérieux de l'offre de la normalisation, c'est le fait que «la partie marocaine a réagi par la voix d'un communiqué de presse signé par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères», affirme notre interlocuteur. Est-ce qu'il n'y a pas de contradiction entre la position affichée par le président de la République Abdelaziz Bouteflika et celle du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales sur ce dossier? En effet, interrogé sur une éventuelle réouverture des frontières avec le Maroc, le chef de l'Etat a affirmé, le 13 mars à Reuters, que cela est «tout à fait envisageable». «C'est notre souhait, fondé du reste sur des considérations culturelles, sociales et économiques d'autant plus sensibles que les peuples algérien et marocain sont unis par les liens de fraternité qui remontent loin dans leur histoire», a ajouté le président Bouteflika. Il a estimé que la réouverture de la frontière est «néanmoins liée aux conditions qui ont présidé à sa fermeture», soulignant qu'elle interviendra «lorsque seront levés tous les obstacles qui l'empêchent actuellement». Zerhouni a été plus incisif et moins diplomatique, en affirmant le 22 mars que le problème de la circulation aux frontières algéro-marocaines «n'est pas une question isolée et doit être prise dans un cadre général», rappelant que l'initiative de la fermeture des frontières ne revenait pas à l'Algérie. La source diplomatique réfute la thèse de la contradiction: «Lisez attentivement l'interview du président de la République vous vous rendrez compte qu'il n'a y pas de contradiction dans les positions officielles.» Le Maroc voulait réorienter l'opinion internationale par une diversion après l'échec du 4e round des négociations avec le Front Polisario qui se sont tenues à Manhasset, du 16 au 18 mars, sous les auspices des Nations unies, poursuit notre interlocuteur. Rappelons que le 20 mars, le Maroc a appelé l'Algérie à rouvrir sa frontière terrestre avec le Royaume, fermée depuis 1994, et à une normalisation des relations entre les deux pays, dans un communiqué publié à Rabat. Le «Royaume du Maroc appelle dans l'amitié fraternelle et la sincérité totale à une normalisation des rapports bilatéraux et à une ouverture de la frontière entre les deux pays», a indiqué le ministère marocain des Affaires étrangères.