La rue Bugeaud, située dans le 6e arrondissement de la ville de Lyon (France), sera rebaptisée ´´symboliquement´´ samedi prochain, au nom de Lalla Fatma N'Soumer, figure de la résistance populaire algérienne contre la colonisation française. Une cérémonie a été programmée par les organisateurs de la ´´Semaine anticoloniale´´, une manifestation lancée lundi dans la soirée et devant se poursuivre jusqu'au 31 mars. ´´Débaptisons les rues de Lyon aux noms horribles´´, soulignent les organisateurs de cette manifestation, qui ont déjà organisé en, février dernier, une semaine similaire à Paris. ´´On renomme la rue Bugeaud, militaire tortionnaire pendant la colonisation française de l'Algérie, en rue Lalla N'Soumeur, résistante de la même époque´´, ajoutent-ils. Lalla Fatma N'Soumer, née dans un village proche d'Aïn El-Hammam en 1830, quand a commencé l'occupation française, s'est distinguée par ses actes de bravoure et son combat acharné contre les forces coloniales françaises. Elle n'avait que 16 ans lors de l'occupation de la Kabylie par les soldats français. Cette résistance farouche contre la colonisation a été jalonnée par de retentissantes victoires remportées lors de la bataille d'Oued Sebaou (1854) ou encore celles d'Icherridene et Tachkrit, où les troupes coloniales avaient subi de graves défaites. Lors de la dernière victoire, le 18 juillet 1854, les pertes furent lourdes pour l'armée française: 800 morts dont 56 officiers et 371 blessés. Trois années plus tard, profitant d'un cessez-le-feu, le général Randon avait réorganisé et renforcé ses troupes pour lancer des offensives contre tous les bastions de la résistance algérienne. L'ultime bataille d'Icherridene a été perdue en 1857. Fatma N'Soumer est arrêtée et emprisonnée aux Issers, ensuite à Tablat. Les dures épreuves de l'incarcération et les humiliations qu'elle a subies ont eu des répercussions néfastes sur sa santé. Elle meurt en 1863. Elle n'avait que 33 ans. Tout le long de cette ´´Semaine anticoloniale´´, à laquelle prennent part de nombreuses associations et ONG, des conférences, des débats, des présentations de films, de pièces de théâtre, un concert de musique et une exposition sur le thème ´´Les Palestiniens, un peuple depuis 60 ans colonisé, occupé, dépossédé, envahi, meurtri´´, seront proposés au public lyonnais. Cette semaine est placée sous le thème ´´Décolonisons´´.