Plusieurs personnes se sont vu embarquer dans un trafic à grande échelle. La Cour de Annaba a commencé hier le jugement en appel de la très médiatisée affaire Bettou. Un dossier volumineux où plusieurs chefs d'inculpation, allant du faux et usage de faux au trafic en tous genres, à la corruption des corps d'Etat civil et militaire, font l'essentiel du dossier. A l'origine de cette scabreuse affaire, un contrôle d'une commission d'enquête des ser-vices des Domaines en avril 1992. La disparition d'un registre (ou d'un carnet) d'attestation de vente des véhicules légers et lourds saisis pour la vente aux enchères publiques, contenant 50 attestations a suscité la curiosité des enquêteurs. Ce constat a valu son poste à l'inspecteur des Domaines publics, B. Ahmed. La nouvelle direction des Domaines a constaté que les attestations numérotées du carnet «perdu» continuaient à circuler à Tamanrasset avec les mêmes signature et cachet. Ce qui est devenu par la suite «l'affaire Hadj Bettou» consistait en un trafic de voitures 4x4 et de camions au niveau des frontières algériennes, libyennes, maliennes et nigériennes. Plusieurs personnes se sont vu embarquer dans un trafic à grande échelle: commis de l'Etat et simple mécanicien en passant par des commerçants, entrepreneurs et même des chômeurs des différentes villes du territoire national. Hadj Bettou, qui croupit dans la prison d'El-Allelik de Annaba depuis une année, nie en bloc tout ce qu'on lui reproche. La commission d'enquête chiffre le manque à gagner de l'Etat à 104 millions de dinars à cause des trafics de voitures. Hadj Bettou et ses 25 acolytes auront à répondre à des milliers de questions, notamment celles relatives au montant global du manque à gagner au Trésor public de la wilaya de Tamanrasset et qui se chiffre à près de 63 milliards de centimes.