L'Algérie pionnière des pays émergents avec son programme de vaccination au BCG depuis 1969, a connu bien des avatars à partir de 1998. «L'Algérie a dépassé le stade de la zone de forte prévalence de tuberculose. Le taux d'incidence d'infection est inférieur à 1%, ce qui nous situe en termes de prévalence juste en zone intermédiaire», précise le Pr O. Saighi du service de pneumologie EPH Blida, à l'occasion de la Journée mondiale de la tuberculose. Si les statistiques, on peut leur faire dire ce qu'elles ne peuvent de toute évidence contredire, par la même occasion, parce qu'il s'agit précisément de statistiques, sur le plan scientifique, les spécialités de cette pathologie relèvent par contre un flagrant paradoxe de disproportionnement des moyens de lutte d'une part et de la donnée scientifique maîtrisée, en principe, de cette maladie, d'autre part. La lourdeur des habitudes pèse de toute son inertie et empêche la relance d'une dynamique de réactualisation des démarches, des stratégies et des outils de lutte. Ce n'est qu'à partir de 2005 que l'OMS pouvait se féliciter d'avoir recueilli un début de base de données qui a permis de répercuter le processus de lutte contre la tuberculose, un tant soit peut, à bon escient. L'Algérie pionnière des pays émergents avec son premier programme de vaccination au BCG depuis 1969, a connu bien des avatars à partir de 1998, notamment la recrudescence des cas de tuberculose enregistrés. La raison est toute simple: le manque de diagnostics en raison de la situation sécuritaire qui prévalait, donnait une fausse appréciation quantitative de la donnée sanitaire. La Journée mondiale de la tuberculose, célébrée cette année sous l'égide «Je m'engage. Halte à la tuberculose.», a coïncidé avec la consécration de l'année 2008, Année internationale de l'assainissement, à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau. L'une comme l'autre devise sont, étroitement liées dans le concept du droit et de la dignité. Si les recherches sont toujours en cours pour établir des indices corrélatifs dans le processus cause-effet, la précarité des conditions d'hygiène, de l'alimentation et de l'habitat est de l'avis des spécialistes, le corollaire de la tuberculose, dite, à juste titre, la maladie des pauvres.