C'est une véritable catastrophe qui est en marche dans la wilaya de Naâma. Les eaux usées rejetées par la station thermale de Aïn Ouarqua menacent l'équilibre écologique de la région. Surtout le lac, classé zone humide, qui figure sur la prestigieuse liste Ramsar depuis 2003. La superficie du lac, qui a été réduite de plus de 2/3, est passée de 13 à 4 hectares et a fait régresser de manière très sensible le nombre et les espèces d'oiseaux qui le colonisent. La faune et la flore ne sont guère épargnées, elles aussi, puisque les conditions de leur épanouissement et de leur survie sont contrariées. Les associations écologiques locales ont d'ailleurs relevé les nombreux obstacles qui nuisent et portent atteinte à la sérénité du lac. Extension anarchique des zones d'habitations et équipements sociaux à travers les zones naturelles tendent à perturber cet écosystème. Le danger que représente pour lui l'extension des terres agricoles, l'exploitation des carrières d'agrégats ainsi que le pacage illicite participent à la destruction de cet équilibre harmonieux. «La pollution provenant du rejet des eaux usées à partir de la station de Aïn Ouarqua s'est aggravée davantage au cours des deux dernières années, à la suite de l'arrêt du système de traitement des déchets liquides polluants», ont précisé les défenseurs de l'environnement. Que font donc les responsables de ce département pour remédier à cette situation? Un programme de protection et de gestion durable de cette aire classée serait sur le point d'être appliqué, nous informe-t-on. Des actions ponctuelles sont prévues. Evider et nettoyer les bassins de décantation, extraire tous les déchets polluants figurent parmi les priorités de cette opération, nous fait-on savoir. Des pompes pour l'oxygénation, des bassins ainsi qu'un système électronique pour faire face aux pannes seront installés. A cet effet, l'Office national de l'assainissement s'apprête à signer une convention qui permettra de gérer convenablement et mener à terme ce projet. Par ailleurs, il est prévu un recensement de certaines espèces d'oiseaux non encore classés pour les inclure sur les listes des espèces protégées particulières à cette zone humide. Les potentialités touristiques de la région étant avérées, une étude pour l'évaluation et l'influence de l'environnement est devenue une nécessité pour la promotion du tourisme environnemental, ont tenu à faire savoir les associations écologiques de la région. La société civile est particulièrement interpellée pour la mise en oeuvre de cette initiative d'envergure. Simples citoyens, éleveurs, promoteurs et associations seront mis à contribution. Mme Aïn, professeur de biologie fonde de sérieux espoirs de voir aboutir un tel projet. «La promotion de ce site en un espace de loisirs national constitue une priorité par laquelle il sera possible de parvenir à une exploitation durable des ressources naturelles de cette région», prédit-elle. La zone humide de Aïn Ouarqua, classée depuis 2003 dans le cadre de la convention Ramsar est considérée comme l'un des plus importants sites de transit et de nidification en provenance d'Europe et d'Asie.