Un important lot de faux billets et de matériels de fabrication de billetterie a été récupèré. Vingt-deux personnes dont une en fuite, composant un réseau, ont été appréhendées la semaine dernière par les forces de sécurité, précisément la brigade économique et financière de la sûreté de la wilaya d'Alger. Présentées devant la justice, 20 ont été placées sous mandat de dépôt et 2 remises en liberté provisoire par le juge d'instruction du Grand-Alger. Faux et usage de faux, escroquerie, création de lieu de débauche, proxénétisme et séjour irrégulier ont été les griefs retenus contre les prévenus. Le réseau, composé de personnes de différentes nationalités africaines (Guinée, Mali, Bénin, Togo, Niger, Cameroun) et de 2 Algériens s'adonnait à un grand trafic d'argent et au proxénétisme dans le centre d'Alger. C'est après une minutieuse enquête diligentée par les agents de la brigade qui aura duré quelques mois et des filatures incessantes que le réseau a été démantelé. Le mandat de perquisition a été émis par le juge d'instruction à la suite de la plainte d'un entrepreneur qui a fait l'objet d'une arnaque de quelque 135 millions de centimes par des Africains qui se sont improvisés opérateurs économiques. Sur les lieux, les forces de police ont saisi un important lot de matériel informatique dont des disquettes contenant des procédés de fabrication de faux billets, des postes cassettes, des rames de papiers destinées à la falsification de billets, divers documents concernant les ressortissants africains, des cartes consulaires, un nombre impressionnant de faux passeports de diverses nationalités une multitude de pièces d'identité ainsi qu'un nombre important de valises contenant des vêtements. Parmi les objets saisis figuraient des cartons pleins de rames de papier d'argent noir (protection bancaire) reconfigurées en argent réel après l'application d'un produit qui faisait estomper la couche noir pour laisser apparaître les billets de dollars et d'euros. L'entrepreneur, qui avait déposé plainte après avoir accepté l'offre de change de 135 millions de centimes algériens en devise, n'était pas à sa première transaction. Les pseudo-opérateurs économiques lui avaient proposé de faire le change de 24 millions de centimes algériens en devise. Mis en confiance, l'entrepreneur convoita le change de 110 millions de dinars en dollars américains et prit en charge l'hébergement des opérateurs, ce qui lui a valu la somme de 7 millions de centimes algériens. Ce n'est qu'après que les escrocs lui remirent une caisse contenant des rames de papier noir (protection bancaire) que la puce lui vint à l'oreille. Pris de peur après avoir découvert que les billets étaient faux, il alla alerter les forces de police qui entreprirent de tendre des souricières. Après une longue surveillance des lieux, le pot au rose a été découvert. Les lieux servaient non seulement de base à la bande, mais aussi de lieux de débauche. Les deux Algériens impliqués avaient pour rôle d'approvisionner les lieux en et parfois en mineurs. L'identification d'une personne par l'entrepreneur a permis aux policiers d'arrêter le reste de la bande tandis qu'un élément est activement recherché. Cette arrestation relance le débat sur la clandestinité et sur la protection des frontières qui apparemment présente des lacunes.