Les ravisseurs des deux Autrichiens veulent corser la facture. Après avoir exigé la libération de terroristes qui seraient détenus en Algérie et en Tunisie, les ravisseurs viennent de formuler de nouvelles exigences. En échange de la libération des deux otages autrichiens, les terroristes exigent le retrait des quatre soldats autrichiens déployés dans le cadre de la force de l'Otan en Afghanistan et la libérations d'un couple d'islamistes condamnés à Vienne pour avoir diffusé sur Internet une vidéo menaçant l'Autriche et l'Allemagne d'attentats. Le tribunal de Vienne a condamné le 12 mars dernier à quatre ans et à 22 mois de prison ferme un islamiste autrichien d'origine égyptienne et sa femme pour avoir diffusé en mars 2007 une vidéo d'Al Qaîda menaçant l'Allemagne et l'Autriche d'attentats s'ils ne retiraient pas leurs troupes d'Afghanistan. Les nouvelles exigences des ravisseurs ont été rendues publiques par la radio autrichienne. Une information non confirmée officiellement. Toujours selon la même source, les ravisseurs auraient augmenté leur demande de rançon qui était de 5 millions d'euros. Dans une interview parue dans le quotidien autrichien Der Standard hier, l'émissaire spécial de Vienne au Mali pour la libération des otages, Anton Prohaska, a réaffirmé que l'ultimatum, prolongé jusqu'au 6 avril, des ravisseurs était «fondamentalement politique» et ne reposait pas sur le versement d'une rançon. Vienne travaille «d'arrache-pied» à la libération des deux otages, Andrea Kloiber, 44 ans, et Wolfgang Ebner, 51 ans, a souligné M.Prohaska depuis Bamako, où il avait été dépêché à la mi-mars. Les ravisseurs et leurs otages se trouveraient dans le nord du Mali mais Bamako n'a jamais confirmé officiellement leur présence. Les deux otages autrichiens ont été enlevés en Tunisie le 22 février passé par Al Qaîda au Maghreb islamique. Cependant, en l'absence d'informations faisant foi de la présence des ravisseurs au Mali, les observateurs restent sceptiques. «Où et comment faire parvenir la rançon aux ravisseurs d'une part et d'autre part où et comment récupérer en toute sécurité les otages?» Ainsi, avec ces nouvelles exigences, il est aisé d'avancer que la médiation libyenne a échoué.