Des gens ont été enlevés et libérés après versement de fortes rançons. A elle seule, la région compte huit kidnappés. Maâtkas, une daïra sise à environ une vingtaine de kilomètres au sud du chef-lieu de wilaya, Tizi Ouzou, attend toujours la libération du dernier kidnappé. La région est toujours sans nouvelle de l'entrepreneur enlevé il y a environ un mois. Le temps semble suspendu pour la famille de l'otage. Selon nos sources, à ce jour, la famille n'a eu aucun appel téléphonique et les ravisseurs ne seraient pas intéressés par la moindre rançon! L'entrepreneur, B. Mohamed dit Moh Ou Babas, est toujours porté disparu. Et personne n'est, actuellement, en mesure de donner le moindre signalement ou la moindre information sur le lieu présumé de sa «détention». Rappelons que la région de Maâtkas est entourée de maquis de forêts et de massifs comme El Maj à l'est, Boumahni à l'ouest, Amjoudh au nord-est et des maquis aussi nombreux qu'impénétrables. La région a été, d'ailleurs, choisie par les combattants de l'ALN pour son relief accidenté, sa couverture végétale et aussi sa proximité relative avec les massifs de Boumahni et de Sidi Ali Bounab. Maâtkas présente aussi cette particularité de posséder en certains de ses villages, des jeunes dont les parents sont originaires de la région alors qu'eux sont natifs d'Alger où ils ont été élevés et donc ayant côtoyé, dès les débuts, les islamistes qui semblent les avoir «formatés» à leur idéologie. D'ailleurs, ces jeunes réfugiés à partir de 1992-1993 en ces lieux, ont essayé et souvent sont arrivés à «formater» d'autres jeunes. Si pour beaucoup d'entre eux la religion reste le seul ressort, d'autres ont franchi le pas et se sont faits soutien le de l'idéologie et de certains groupes armés qui ont trouvé ainsi aide et assistance. Mais malgré cela, les gens sont restés rétifs et ne paient pas la dîme réclamée par les terroristes. Aussi, les bandes infestant la région ont-elles eu recours à une autre manière de renflouer les caisses. C'est ainsi que des gens ont été enlevés et libérés après versement de fortes rançons. A elle seule, la région compte huit kidnappés! Il faut aussi souligner que plusieurs «patrons», propriétaires ou entrepreneurs, ont quitté cette région pour se réfugier ailleurs en attendant que l'orage passe, soit à Alger, soit en France ou encore dans d'autres régions du pays. Maâtkas se vide ainsi de ses éléments en mesure d'insuffler un peu de vie! A Maâtkas, aujourd'hui, l'angoisse est dans les coeurs car les forces de l'ordre certes sont là, avec une position avancée au lieudit le Pont noir, et des militaires de faction avec la garde communale de Souk El T'nine, la seconde commune de cette daïra. Ailleurs, dans les villages et les hameaux, la sécurité est assurée surtout par les GLD et aussi par les comités de villages. On ne peut pas dire que les terroristes font la loi car outre la présence des forces de l'ordre, les comités de villages veillent au grain. Mais il arrive que les terroristes, qui semblent guetter le moment favorable, ne trouvent devant eux que des gens sans défense. Maâtkas essaie, ou du moins certains villages dont nous tairons le nom par précaution, de se prémunir contre d'éventuelles «visites» non désirées. Des jeunes gens munis de mobiles veillent.