Il semble bien parti pour connaître l'éclatement. La liste de candidats rendue publique a soulevé la colère de bon nombre de militants qui avaient postulé à la députation et qui ont vu leur dossier rejetés par la commission nationale de candidature. Un militant, élu à l'APW, candidat déçu, est allé jusqu'à agresser physiquement un candidat au moment du dépôt de la liste au siège de la wilaya. Cette situation est perçue comme les prémices d'un éclatement qui risque de se faire dans la douleur, puisque plusieurs recalés ont juré d'organiser des fuites de dossiers compromettants mettant en cause certains candidats du RND pour les prochaines législatives. Le FLN, quant à lui, vit des moments de sérénité, puisque le choix des candidats devant défendre ses chances à l'occasion des prochaines législatives n'a pas suscité de réaction de rejet. Hier au cours d'une conférence de presse, tenue au siège de la kasma de Saint-Eugène, les noms des candidats ont été révélés sous un tonnerre d'applaudissement des militants présents. Bon nombre d'observateurs n'ont pas manqué de relever que le choix des hommes devant défendre les chances de ce parti ne souffre aucune équivoque et a reçu le consensus de tous les militants actifs à Oran. Le Mouvement pour la renaissance nationale de Saâd Djaballah a, lui aussi, présenté une liste de candidats à Oran. Composée d'anciens militants du FIS dissous, de transfuges du MSP et de cadres issus de la famille révolutionnaire, la liste d'Oran sera conduite par le docteur Mohamed Kébir, un enseignant universitaire connu et respecté sur la place publique. A Mostaganem, ce parti a présenté aussi une liste conduite par M.Benlouedene, un enseignant natif de Hadjadj. Le parti de M.Mahfoud Nahnah, qui continue de maintenir le suspense quant à sa participation au prochain rendez-vous électoral a présenté, lui aussi, une liste à Oran, menée par un ancien ministre, M.Boulil. Par ailleurs, nous venons d'apprendre que des militants RND de la wilaya de Relizane ont scellé le local de ce parti pour exprimer leur refus de la liste cautionnée par la commission nationale de candidature. C'est dire que la direction nationale du RND se retrouve aujourd'hui devant un grave dilemme: faire marche arrière sous la pression de la base ou casser la cohésion de ses rangs en faisant la sourde oreille à la contestation venue des quatre coins du pays.