Malgré le niet du Parti des travailleurs, le projet a été adopté hier par l'Assemblée nationale. Fidèle à ses principes de toujours, le Parti des travailleurs refuse de céder sur la privatisation. Le projet d'ordonnance relatif à la gestion et à la privatisation des entreprises publiques soumis hier au vote, a suscité l'ire des députés du PT. Dans un communiqué, le groupe parlementaire du PT a adopté un langage ferme: «Cette ordonnance n'est que de la poudre aux yeux», estime le Parti des travailleurs. Ayant cru au revirement de l'Etat sur la politique de privatisation, il s'est rendu compte du contraire. «Le groupe parlementaire du PT considère, dit-il, comme anti-démocratique, le recours à une ordonnance privant ainsi les députés du débat d'enrichissement du projet de leurs prérogatives». Le parti n'arrive pas à admettre la décision du gouvernement alors que le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements n'a pas présenté son bilan devant le Parlement. La formation de Louisa Hanoune n'est pas entièrement contre le contenu de l'amendement. Elle partage, dans ce sens, la préoccupation quant à la nécessité du contrôle rigoureux de toute propriété publique. Cependant, elle souligne que le ministre de l'Industrie, à travers les Sociétés de gestion des participations (SGP) et avec l'accord du Conseil des participations de l'Etat, accélère l'opération de vente des entreprises publiques avec les mêmes méthodes marquées par la confusion et le caractère de bradage dans la majorité des cas, à l'instar du montant dérisoire. «L'inscription du présent projet de loi est une reconnaissance implicite de la part du gouvernement et du Conseil des ministres de la nécessité de revoir la politique adoptée en matière de gestion et de privatisation des entreprises publiques pour ses résultats négatifs enregistrés», considère le PT dans son communiqué. Pour lui, il aurait été plus judicieux de prendre une décision d'urgence en gelant les opérations de privatisation ensuite, débattre du bilan et insérer les amendements susceptibles de protéger le patrimoine public de toute forme de dilapidation. Malgré le niet du PT, le projet a été adopté par l'Assemblée nationale. Il porte sur des dispositions consacrées exclusivement aux nouvelles missions de l'Inspection générale des finances (IGF). Publiée au Journal officiel du 2 mars 2008, cette loi vient renforcer et élargir les missions de l'IGF à la sphère économique alors que cet organe couvrait uniquement le contrôle de la gestion des dépenses des institutions à caractère administratif. Par ailleurs, un projet de loi amendant et complétant l'ordonnance relative à la concurrence a été examiné. Le ministre du Commerce, M.El-Hachemi Djaâboub, a fortement défendu ce projet. Voulant rassurer les députés, le ministre a déclaré que «ce projet va permettre de lutter contre les opportunistes». Ce projet de loi, ajoute-t-il, définit les règles de la concurrence dans les domaines économique et commercial, et détermine les prérogatives du Conseil de la concurrence. Enfin l'Assemblée a également procédé au vote du rapport de validation de la qualité de membre de deux nouveaux députés. Concernant un troisième député, les parlementaires ont proposé de procéder au vote.