Seulement 67 entreprises ont connu une privatisation totale. Depuis son lancement, en grande pompe, en 2003, le processus de privatisation a abouti à la concrétisation de 270 opérations de privatisation. Ce chiffre a été annoncé hier, par le ministre de la Participation et de la Promotion de l'investissement, M.Abdelhamid Temmar, qui était l'invité du forum de l'Entv. Il s'agit de 45 cessions d'actifs isolés, 58 entreprises cédées aux institutions publiques et 167 privatisations. Sur ce total d'entreprises privatisées, 67 ont connu une privatisation totale, 22 partielle, 60 ont été cédées aux travailleurs, alors que 18 entreprises ont été cédées en partenariat. S'agissant des dettes des entreprises, 25 milliards de dinars sur 32 milliards de dinars ont été repris par les repreneurs. M.Temmar a relevé, par ailleurs, que les moyens des hommes d'affaires nationaux ne sont pas suffisants pour le rachat des entreprises mises en vente. Ce qui constitue, selon l'invité du forum de l'Entv, une entrave à l'exécution rapide de ce processus. Chose qui a poussé, selon lui, les pouvoirs publics à s'adresser au marché international. Pourtant, selon les statistiques qu'il a avancées, 30% des privatisations ont été réalisées par des opérateurs étrangers et 70% par des opérateurs nationaux. Pour leur part, les économistes estiment que la relance du processus de privatisation en Algérie devra se faire dans le cadre d'une plus grande transparence et à travers l'association de l'ensemble des acteurs et parties concernées par l'adoption d'une politique claire et «pragmatique». Certains considèrent, notamment, que la réussite du processus de privatisation, amorcé depuis une décennie dans le cadre de l'ouverture économique, implique l'association de l'ensemble des parties concernées, notamment les travailleurs et les dirigeants ayant montré leurs performances dans la gestion des entreprises proposées à privatisation. Evaluant les résultats obtenus dans ce cadre, de nombreux experts ont relevé que cette opération n'était pas assez fructueuse, à voir le nombre d'entreprises privatisées (moins de 10% sur un total de 1200 entreprises proposées à la privatisation). Notons également la position de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta) à cet égard, qui a réitéré, à maintes reprises, la préservation des emplois, de la nature de l'activité économique et la création de richesses. La mise en application de ce processus a accusé nombre de déficiences, selon les représentants de cette dernière, qui se sont interrogés, dans ce cadre, sur le rôle du Conseil national de contrôle de la privatisation qui, ont-il déploré, ne s'est jamais réuni depuis son installation. Cependant, selon M.Temmar, le processus de privatisation en Algérie a connu, depuis 2001, un bond qualitatif et quantitatif, avec l'élaboration de lois et législations encourageant les investissements, et a rappelé à ce propos la privatisation de grandes entreprises algériennes comme Sider, Ispat et Enad. Concernant l'investissement, M.Temmar a révélé que 24 entreprises étrangères se sont installées dans notre pays pour un montant d'investissement de 274 milliards de dinars. Ces dernières ont pu créer 16 500 postes d'emploi. Actuellement, a-t-il affirmé, des négociations ont été entamées avec une vingtaine d'entreprises étrangères. Aussi, entre 2002 et 2005, près de 2377 projets d'investissement ont été réalisés pour un montant de 377 milliards de dinars.