Il n'y avait pas que les joueurs connus mais beaucoup d'autres qui, eux aussi, avaient tout abandonné en France. Nombreuses sont les situations, les étapes et les personnalités dont seule l'Histoire leur restera fidèle à travers les années qui défilent, et même l'oubli n'accepte de les omettre au regard des épopées qu'elles ont réalisées. Ceci est le cas pour certains joueurs de l'équipe de football du FLN, qui ont timidement fait l'objet de citations ou de récits en dépit de leur présence parmi ´´le groupe des 32 révolutionnaires´´. La glorieuse équipe du FLN, qui commémore aujourd'hui son cinquantenaire, comptait 32 joueurs, plutôt ´´32 moudjahidine´´, alors décidés de se sacrifier pour la cause nationale à travers ce qu'ils maîtrisaient le mieux, le football, malgré toutes les offres alléchantes qu'ils recevaient (...) et même jouer à la phase finale de la Coupe du monde de 1958 en Suède. Hélas!, les hommes et le temps ne leur ont pas été favorables, un grand nombre de ces joueurs, vivants ou disparus, n'ont pas été sous ‘'les feux de la rampe'' et n'ont pas eu leur droit à l'image, la génération d'aujourd'hui les ignore, n'a pu les reconnaître comme il se doit pour diverses raisons. Des raisons qui ont eu pour seul résultat l'ignorance d'une grande partie de la jeunesse algérienne de détails étincelants d'une glorieuse épopée ayant pleinement servi la Révolution algérienne. Si certains noms éminents tels Abdelhamid Kermali, Rachid Mekhloufi, les frères Soukhane et Mokrane Oualikène, Mustapha Zitouni, le regretté Abdelaziz Bentifour, Mokhtar Aribi et autres, sont toujours retenus par la mémoire nationale pour avoir poursuivi leurs carrières sportives au lendemain de l'Indépendance et entraîné quelques clubs ou encadré des projets sportifs, une grande partie de la glorieuse équipe du FLN reste inconnue pour les jeunes d'aujourd'hui. Le cinquantenaire de cette équipe historique ne pourrait être ignoré, l'occasion est la leur, cette commémoration aussi, d'où la nécessité d'un arrêt à la mémoire de ces hommes vaillants, en l'occurrence, les regrettés Saïd Haddad, les frères Chérif et Hocine Bouchache, H'sen Bourtal, Abdelhamid Bouchouk ou, parmi les vivants, Mohamed Hedhoud dit Settati, Mohmed Bouricha et autres membres de cette équipe qui a marqué l'Histoire en étant la seule à avoir utilisé le football comme arme pour le combat libérateur. Les jeunes d'aujourd'hui ou encore ceux nés après l'Indépendance, ne connaissent pas bien les membres de cette illustre équipe de football, à l'image de l'enfant de la Casbah, le regretté Saïd Haddad (né le 22/08/1922), le pivot de l'équipe ayant grandement contribué dans ses triomphes. Pour ses débuts footballistiques, le regretté défenseur jouait au du FC. Sète (1944-47), puis rejoignit l'O.Marseille (1949-52) et enfin Toulouse (1956-58), avant de répondre à l'appel de la patrie en intégrant la glorieuse équipe du FLN (1958-62) avec laquelle il a pris part à 22 matchs. Saïd Haddad a été rappelé à Dieu en 1981. Même chose pour son coéquipier Abdelhamid Bouchouk, natif de la ville de Azzaba et décédé à l'âge de 78 ans à Toulouse (France), ville où il brilla de mille feux au sein de son équipe de football dans les années 50. Il intégra les rangs de l'équipe du FLN en 1958. Après l'Indépendance, le défunt Bouchouk bénéficie d'une bourse d'études qui le conduira en Yougoslavie, où il reçoit une formation spécialisée dans le domaine de la gestion sportive, au terme de laquelle il regagne l'Algérie pour occuper le poste de directeur des sports au ministère de la Jeunesse et des Sports, entre autres postes qu'il occupa par la suite. Parmi les stars du football n'ayant pas joui de la renommée des autres joueurs de cette équipe du FLN, il y a Mohamed Bouricha, un des artisans de ses grandes victoires. Etant un grand mordu du football, il participe après l'Indépendance à la formation des stars du WA Boufarik, d'abord en qualité de joueur puis en tant qu'entraîneur et encadreur. L'évènement étant en premier lieu une occasion de fête, il suffira aux médias de jouer le rôle qui leur incombe et à ces stars leur appartenance à une équipe historique, dont les réalisations parlent d'elles-mêmes dès qu'il s'agit d'un débat sur la glorieuse révolution d'Algérie. Dans le souci de faire passer le message aux générations futures, pour que la flamme du 12 avril 1958 reste allumée, les membres de cette équipe, en majorité des septuagénaires, envisagent de poursuivre ´´la lutte´´ en mettant leur expérience au profit de la jeunesse d'aujourd'hui, à travers la fondation.