L'art reste toujours l'expression de l'âme d'un peuple. Pour réconcilier le juste et l'utile, l'Association des amis du peuple sahraoui de Madrid, en collaboration avec le ministère sahraoui de la Culture et le Croissant-Rouge sahraoui (CRS), organise la Ve édition du Festival International du cinéma du Sahara occidental (Fics-2008) se tiendra pour la seconde fois du 17 au 20 avril prochain dans le campement de réfugiés sahraouis de Dakhla, avec la projection d'une trentaine de films et la participation de plusieurs célèbres acteurs et réalisateurs espagnols. «Cet important événement culturel se veut une marque de solidarité des artistes et cinéastes espagnols avec le peuple sahraoui qui lutte pour son droit à l'autodétermination», a indiqué le directeur du Fics, Javier Corcuera. Dans sa présentation du festival, Corcuera a dénoncé l'existence du «mur de la honte» érigé par le Maroc pour, a-t-il dit, «séparer le peuple sahraoui qui lutte pacifiquement pour sa liberté pourtant reconnue et appuyée par des résolutions des Nations-unies». Plusieurs professionnels, acteurs et réalisateurs, feront le déplacement vers les camps de réfugiés pour présenter leurs films, tous sous-titrés en arabe, parmi lesquels figurent, entre autres, Carmelo Góomez, Guillermo Toledo, Franc Perea y Raul Pena. Plusieurs films comme Caotica Ana de Julio Medem, Mataharis, de Icar Bollan, Las trece rosas (Les treize Roses), de Emilio martinez-Lazaro, ou El perro mongol (Le Chien mongol) de Byambasuren Davaa, seront au programme quatre jours durant au grand bonheur des cinéphiles sahraouis. «Le Festival se veut être aussi un moyen d'éducation, de loisirs et de culture à travers le cinéma, parallèlement à la sensibilisation de la communauté internationale sur les droits inaliénables du peuple sahraoui», précisent ses promoteurs. Cet initiative artistique et solidaire, qui a vu le jour en 2003 avec l'organisation du 1er Festival dans le campement de Smara, compte parmi ses objectifs la création d'une école de cinéma dans les territoires sahraouis libérés, selon les organisateurs du festival. Le Fics-2008 poursuivra, encore cette année, ses projets d'installation d'un réseau de vidéothèques permanentes dans les campements de réfugiés, ainsi que l'organisation de plusieurs ateliers et stages de formation audiovisuelle au profit des jeunes sahraouis. Encore une fois, ces cinéastes, pour la plupart, dévoilent une partie de ce qui est caché dans l'évolution de notre monde en général et au Sahara occidental en particulier. Ils mettent le doigt sur ce qui demeure dans l'irréfléchi des peuples et des surenchères des pouvoirs. Pour aimer ce monde, qui apparaît à un certain nombre de nos actuels artistes comme un bateau ivre ou un monde sans repère, l'art reste toujours, plus ou moins, l'expression de l'âme d'un peuple, et ce malgré la pression des commandes qui n'empêchent pas les artistes de faire preuve de réelle liberté.