On doit respecter ce handicapé et son consentement qui doit systématiquement être recherché lorsque la personne est apte à exprimer sa volonté et à participer à la décision. Comme chaque mercredi, Echo de plumes, un espace de rencontre littéraire et poétique initiée par le Théâtre national algérien, a reçu cette semaine, la poétesse Yamina Khodri pour présenter son recueil Les handicapés dont les poèmes sont destinés aux valides pour les sensibiliser à la cause des handicapés, a- t-elle dit. Elle raconte à un public peu nombreux mais fort intéressé, le parcours qui l'avait amenée à sortir ce recueil. «Dans ces poèmes, j'ai fait parler les handicapés qui s'adressent aux non handicapés», a indiqué Yamina Khodri, qui est également présidente de l'association ‘'Loisirs et culture pour tous''. «J'ai écrit ces textes par admiration pour les handicapés qui sont les leaders de la vie», a souligné la poétesse qui a mis en exergue, dans ses poèmes, notamment ceux intitulés L'oeil du destin, Les couleurs de la nuit, La fée dans la cour des miracles et Il faut de tout pour tricoter un monde, le sens développé et la sensibilité des personnes souffrant de handicap. «Je n'ai pas travaillé techniquement le texte, c'est spontané, je l'ai écrit avec mon coeur», a affirmé Yamina Khodri ajoutant qu' «il y a beaucoup d'objectivités dans ces poèmes». «Pour que les gens comprennent ce que ressentent des personnes handicapées, il faut qu'ils se projettent en eux», a expliqué la poétesse qui s'inspire aussi, dans ses oeuvres, des cas qu'elle a rencontrés lors de ses activités associatives. C'est ainsi que dans son poème intitulé Echec à la mort, elle rend hommage à une jeune dame, aujourd'hui décédée, qui, suite à un accident de la circulation s'est retrouvée handicapée moteur et qui avait consacré le restant de sa vie à donner des cours à des enfants handicapés hospitalisés au Centre hospitalo-universitaire de Tixeraïne. «Il faut essayer de donner des images positives pour montrer le courage des handicapés», a, par ailleurs, expliqué la conférencière qui a suggéré la présentation d'une pièce écrite, montée et réalisée par des personnes atteintes de cécité. «Les tabous doivent être brisés pour permettre aux personnes handicapées de surmonter leur handicap», a relevé Yamina Khodri. La mise en valeur du mouvement associatif, dans ce sens, a été soulevée durant cette séance, mais dans uns sens trop étroit. Comme dit l'adage: «Seul celui qui endure la souffrance en connaît le prix». Certes l'adhésion aux valeurs associatives constitue un dynamisme intéressant, mais on doit respecter cet humain et son consentement qui doit systématiquement être recherché lorsque la personne est apte à exprimer sa volonté et à participer à la décision. Car on retrouve, des intellectuels et des gestionnaires parmi eux qui sont capables de prendre leur destin entre les mains tout en les épaulant mais pas leur faire sentir qu'ils sont des assistés et des dépendants. Mais la réalité est tout autre. Les concernés sont souvent mis à l'écart. Retrouvant les «valides» gérer les affaires des «invalides», dont les résultats laissent à désirer.