Le Guide libyen ne participera pas à la réunion de juillet à Paris, censée regrouper les pays concernés par ce projet. Le débat autour de la création de l'Union pour la Méditerranée s'intensifie ces derniers temps. Ce projet, qui a fait couler beaucoup d'encre avant même son entame, est abordé avec une prudence extrême, notamment du côté sud de la Méditerranée. Cette donne se confirme de plus en plus. Le sommet prévu le 13 juillet à Paris risque d'essuyer un cuisant échec. Déjà, le Guide de la révolution libyenne, Mouamar El Gueddafi, ne participera pas à cette réunion, censée regrouper les pays concernés par ce projet. Selon le journal arabophone londonien El Hayat, qui rapporte l'information, El Gueddafi se contentera d'envoyer un représentant à Paris. La cause avancée par la partie libyenne serait la participation, à ce sommet, du Premier ministre israélien Ehud Olmert. Une participation qui est perçue d'un très mauvais oeil, non seulement par la Libye, mais aussi par l'ensemble des pays arabes concernés par le projet d'Union pour la Méditerranée, du moins ceux n'entretenant pas de relations diplomatiques avec l'Etat hébreu. Israël se met ainsi en travers du chemin de ce projet initié par le président français Nicolas Sarkozy, «revu et corrigé» par la chancelière allemande Angela Merkel. En fait, ce sont les fondements même du projet «sarkozien» qui posent problème et que résume parfaitement l'ambassadeur d'Algérie en France. Lors d'une rencontre internationale, organisée en mars dernier par l'institution non gouvernementale Le Forum de Paris sur le thème «L'Union pour la Méditerranée, pour quoi faire et comment?», le chef de la mission diplomatique algérienne à Paris, Missoum Sbih, l'a ainsi souligné: «On ne peut plus, comme le faisait le Processus de Barcelone, continuer à prôner la libre circulation des biens, des capitaux et des services et, en même temps, multiplier les restrictions à la circulation des personnes, donnant ainsi aux populations impliquées le sentiment d'être exclues d'un partenariat qui les concerne, pourtant, au premier chef». Abstraction faite des exigences émises par les dirigeants de la rive Sud du Bassin méditerranéen, plusieurs lacunes restent encore en suspens et qu'il faudra résoudre, sans quoi le projet qui, par ailleurs ne fait pas l'unanimité dans les rangs de l'UE, risque de demeurer cloué sur les starting-blocks. Par ailleurs, des conflits comme ceux du Sahara occidental au sud, du Kosovo au nord ne sont pas faits pour améliorer le climat d'ensemble au lancement de l'Union pour la Méditerranée. Les dernières déclarations du Premier ministre français, François Fillon, à propos du projet marocain d'autonomie du Sahara occidental, ne sont pas faites pour apaiser mais elles compliquent davantage un dossier en charge du Conseil de sécurité de l'ONU. A l'Est, le conflit israélo-palestinien, la crise politique libanaise sont autant de paramètres qui risquent de compromettre le projet cher à Nicolas Sarkozy. Les conflits persistant, également, dans la rive Nord de la Méditerranée, comme la question du Kosovo, le problème chypriote, l'ambition turque d'adhésion à l'Union européenne, qui fait face au veto français, sont les autres entraves qui ne faciliteront pas la lancée d'un projet qui, le moins qui puisse en être dit, est qu'il a été conçu dans la précipitation.