Le président du club annabi s'est trompé en pensant pouvoir monter un grand club très rapidement. L'USM Annaba était partie pour tout renverser sur son chemin. Depuis qu'elle avait été prise en main par Aïssa Menadi, la saison dernière, on croyait qu'elle allait atteindre les sommets du football algérien, voire le dominer pour de longues saisons. Ayant atterri à la présidence d'un club qui venait de descendre en division2, Menadi s'était promis de lui faire réintégrer la division1 le plus tôt possible, puis de faire de lui l'un des plus grands clubs du pays. Bénéficiant d'un budget plus que conséquent de la part de son principal bailleur de fonds, le groupe Mittal Steel, il s'était, alors, attelé à monter une équipe pour que celle-ci domine le championnat de la division2 et puisse retrouver l'élite très rapidement. Opération réussie puisque la saison dernière, l'USM Annaba a survolé la compétition de la division2. C'est alors que Menadi s'est engagé dans une course effrénée au recrutement afin de doter son équipe d'un effectif de joueurs à même de lui permettre de jouer les premiers rôles en championnat. Une démarche qu'il avait menée à bien dans la mesure où il avait pu enrôler des joueurs de renom et certainement parmi les plus chers du marché. Ce que Menadi ignorait, c'est que les joueurs de renom ne sont pas forcément de bons joueurs étant donné la faiblesse du football algérien. Le NAHD, avec des joueurs pratiquement inconnus en début de saison, réalise un bon parcours en championnat et un autre, excellent, en Coupe d'Algérie. Il s'est, donc, très rapidement, aperçu que le challenge de la division1 allait être plus rude qu'il n'y pensait. Cela ne l'avait pas empêché au bout de quelques journées d'indiquer devant la presse, lors du Forum de notre confrère sportif Maracana que l'USM Annaba remporterait, en fin de saison la Coupe d'Algérie et que si à la fin de l'aller du championnat, elle ne terminerait pas parmi les trois premiers, il démissionnerait. Promesse non tenue, puisque le club annabi se classa fort loin de cette 3e place sans que Menadi ne fasse actionner son stylo pour démissionner. C'était là une seconde erreur de sa part à savoir qu'il avait fait dans la précipitation. Menadi avait vu trop grand, trop rapidement alors que le bon sens l'obligeait à avoir plus de réserve pour dire que son ambition était de monter un grand club dans les années à venir. En effet, Annaba est une grande ville et a les moyens d'avoir une très grande équipe. Mais cela ne se fait pas d'un seul coup. Il faut savoir être patient pour construire l'édifice petit à petit, surtout un édifice qui puisse survivre aux hommes. Mais Menadi a opté pour la vitesse et la rapidité des opérations. Tout en continuant à commettre des erreurs du genre de celle qui l'a vu ordonner la gratuité de l'entrée au stade du 19 mai 1956 le jour des matchs. Quand un club cherche à s'édifier il ne peut pas «cracher» sur les recettes générées aux guichets du stade. Et puis est venue cette élimination de la Coupe d'Algérie devant un club de division inférieure, l'ESM Koléa. Cette sortie, en quart de finale de l'épreuve, a eu l'effet d'un véritable séisme dans le club car celui-ci, avec l'élimination de plusieurs «gros bras», était devenu le favori de la Coupe d'Algérie. L'ESMK a mis à nu toutes les carences de l'USM Annaba, un club qui semblait vivre dans du superflu. Et Menadi qui se croyait intouchable à Annaba a appris ce que valaient réellement certaines franges des supporters algériens. Des franges qui n'ont aucun respect pour la personne humaine et sa famille. Lui qui disait avoir l'appui de toute la population sportive annabie s'est aperçu qu'il n'était qu'une personne comme toutes les autres. Mais il ne se gêne pas pour accuser des responsables de l'ancien directoire d'avoir monté toute cette cabale contre lui, indiquant que sa décision de démissionner était irrévocable, tout en chargeant son entraîneur Abdelkader Amrani d'avoir failli à sa mission. Un Amrani qui lui répondit que ce qui se passait dans le club n'était pas de son ressort et que s'il a refusé d'accompagner l'équipe à Oran pour jouer contre le MCO, c'était parce qu'il s'agissait d'une équipe junior et que lui était l'entraîneur de l'équipe senior. Une belle empoignade verbale mais qui reste en retrait par rapport aux révélations de Menadi qui affirme avoir dépensé 24 milliards de centimes pour le club et qu'il n'a jamais vu la couleur des 2 milliards de centimes que le DJS indique avoir débloqué en faveur de l'USM Annaba. Cet argent a bien dû passer quelque part. Le jour où on y répondra, peut être que les problèmes de l'USM Annaba seront résolus.