L'élection de la nouvelle commission des oeuvres sociales au niveau de l'hôpital a suscité quelques «troubles». L'établissement public hospitalier Ibn Ziri, connu communément sous le nom d'hôpital de Baïnem a été, hier, le théâtre d'un événement peu banal. Les faits se sont déroulés lundi lors de l'élection de la commission des oeuvres sociales. Certains fonctionnaires et responsables de cette institution ont été insultés, malmenés, maltraités, agressés, voire menacés à l'arme blanche par leurs...collègues! La source de ces troubles tourne autour de l'élection de la nouvelle commission des oeuvres sociales au niveau de cette institution hospitalière. Les candidats sont au nombre de 32. Ils représentent tous les corps du personnel de l'hôpital ainsi que trois syndicats, à savoir le SAP, le Snpsp et l'Ugta. Selon les témoignages recueillis sur place, les choses avaient bien débuté. Dans le calme, les fonctionnaires de l'hôpital ont commencé à élire leurs représentants devant gérer la commission des oeuvres sociales. A en croire certains témoins oculaires, peu de temps après, un groupe de quatre personnes appartenant à l'Ugta ont empêché physiquement les votants de se rendre à l'urne sous l'oeil passif des agents de sécurité. La situation a failli dégénérer mais tout est rentré dans l'ordre jusqu'au moment où un membre de la direction de la santé de la wilaya d'Alger (DSP) décide le report des élections à une date ultérieure. «Ces individus n'ont pas voulu admettre le pluralisme syndical, droit reconnu par la Constitution», déclare le représentant du SAP. «Pourquoi toute cette opération "coup de poing", les oeuvres sociales nous reviennent de droit», dira indigné le représentant du syndicat des médecins praticiens, encore sous le choc. «Dommage! Toutes les femmes ne se sentent plus en sécurité lorsqu'on voit que la directrice en personne a été malmenée», avouera la représentante des femmes. Astreinte au devoir de réserve, la directrice de l'établissement a exigé un ordre de mission délivré par le ministère de tutelle au représentant de la direction de la santé. Le représentant de l'Ugta, que nous avons tenté de joindre, ne s'est pas identifié, nous privant ainsi de recueillir le point de vue de la Centrale syndicale sur ce qui s'est passé à l'hôpital de Baïnem. Le personnel paramédical et les médecins praticiens ont organisé hier un sit-in devant la direction de l'hôpital pour protester contre l'opération «coup de poing» organisée par les syndicalistes, membres de l'Ugta. Actuellement, les oeuvres sociales sont gelées jusqu'à nouvel ordre. L'ancienne commission qui gérait les oeuvres sociales fait partie de la Centrale syndicale. Les enveloppes destinées aux oeuvres sociales sont de l'ordre de 3% du budget annuel des hôpitaux et la loi de finances 2008 a fixé pour les hôpitaux un budget de 130 milliards de dinars. Beaucoup de sous en jeu! Ceci explique sans doute cela. Pourtant l'Ugta est connue pour son combat contre la violence.