Sécurité alimentaire: des experts recommandent la mise en place d'une stratégie arabe. Les travaux du 7e Colloque scientifique sur la sécurité alimentaire et la mondialisation ont pris fin jeudi, à Alger. Ce colloque de deux jours a vu la participation et l'intervention de nombreux experts et universitaires. Quelle est la «proposition-phare» qui a sanctionné cette rencontre? «Une étude objective des moyens de chaque pays, des conditions qui l'entourent ainsi que de ses perspectives en la matière», scandent les participants à cette rencontre d'une extrême importance. Les rapports émanant des nombreuses organisations et institutions internationales sont, en effet, très alarmants. PAM, le Programme alimentaire mondial pour les Nations unies, le Fonds monétaire international (FMI) ainsi que la Banque mondiale n'ont pas hésité un seul instant à tirer la sonnette d'alarme. 100 millions d'êtres humains sont menacés par la famine au niveau de la planète. Qu'en est-il de l'Algérie et du monde arabe en général? Le Yémen, l'Egypte ainsi que le Royaume marocain pour ne citer que ces trois pays, ont déjà connu quelques remous sociaux dus essentiellement à l'augmentation des prix des produits alimentaires. Des grèves maîtrisées pour l'instant mais jusqu'à quand? Le bilan est sévère en ce qui concerne le secteur agricole algérien. «Entre 70 et 80% du repas quotidien du citoyen algérien est composé de produits importés», a fait remarquer, lors de ces travaux, M.Bahloul, président de l'Association nationale des économistes algériens, l'Anea. La facture est salée. Les importations des produits agricoles ont coûté 4,8 milliards de dollars au Trésor algérien. Ce colloque a donné naissance à plusieurs recommandations relatives au volet si urgent de la «problématique de la sécurité alimentaire». Y figure en bonne place «la réadaptation des modes agricoles avec les moyens de production agricole locale et nationale». Cette proposition ne saurait tout de même être fonctionnelle sans «la garantie des marchandises de base en vue de faire face à la pénurie en matière de production, en cas de sécheresse ou de conditions défavorables du marché international», ont souligné, lors de ce colloque, les experts et universitaires qui y ont pris part. Est-ce suffisant pour autant pour faire face à ce «tsunami silencieux»? «Il est nécessaire de renforcer l'importance du secteur agricole dans la stratégie de développement économique arabe et national», ont-ils ajouté. En conclusion, ils ont estimé nécessaire de mettre à la disposition des petits agriculteurs des aides financières afin de leur permettre d'optimiser leurs potentialités de production. Ce dernier point figure aussi au programme du Fonds monétaire international. Dix pays situés, pour la plupart, sur le continent africain ont émis le voeu de bénéficier de prêts financiers pour réduire la pauvreté. «Un certain nombre de ces pays, environ dix aujourd'hui, pour nombre d'entre eux en Afrique, ont émis la possibilité d'augmenter leur prêt dans le cadre de la facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance», a indiqué, lors d'un point de presse, jeudi à Washington, le porte-parole du FMI. «Nous discutons avec eux», a-t-il confié, en citant les exemples du Mali, du Cameroun et de Madagascar. «Notre objectif est d'arriver rapidement à une conclusion», a conclu Masood Ahmed. Croisons les doigts.