Dur comme fer, le ministre des Transports affirme que le ciel algérien ne sera pas ouvert à la concurrence avant 2009. Dilemme! L'Algérie veut-elle réellement adhérer à l'Organisation mondiale du commerce? Vu le long processus de négociation mené par le gouvernement, la réponse ne peut être qu'affirmative. Mais cette volonté ne suffit pas. Les exigences de l'OMC ne sont pas, voire ne seront pas satisfaites, au moins pour cette année. Parmi ces conditions, on note, comme préalable, l'ouverture du transport aérien à la concurrence. L'ouverture du transport aérien est, en effet, une condition sine qua non à laquelle l'Algérie va devoir se conformer si elle veut adhérer à l'OMC. Or, pour l'Etat algérien, cette question n'est pas actuellement à l'ordre du jour et ne semble pas envisageable dans un avenir proche. Le ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, réitère qu'il n'est pas question d'ouvrir à la concurrence le ciel algérien. «L'ouverture de l'espace aérien intérieur aux privés ne sera pas possible avant 2009», a-t-il affirmé, lors de son passage, samedi soir, au forum de la Télévision. Et de justifier: «Les conditions nécessaires garantissant une concurrence loyale dans ce domaine, ne sont actuellement pas réunies.» Selon le ministre, la levée du monopole sur ce moyen de transport aérien couvert pour le moment par Air Algérie et Tassili Airlines, ne figure pas au programme. Dans ce même contexte, M.Maghlaoui indique qu'une éventuelle ouverture des lignes intérieures interviendrait avant ou après 2009. Ce qui laisse entendre que l'une des exigences de l'OMC ne peut, pour le moment, être satisfaite. Or, l'Algérie met le paquet, par ailleurs, pour arracher «la clé» d'entrée à cette instance du commerce mondial. Donc, les chances de voir l'Algérie adhérer à l'OMC en 2008 restent minimes. La question de l'ouverture du ciel au privé de même que le champ audiovisuel figurent parmi les exigences de l'OMC. Exigences loin d'être remplies. Ces difficultés mettent quelque peu en porte-à-faux l'optimisme du ministre du Commerce, Hachemi Djaâboub, partisan d'une rapide adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce. Ainsi, au sein du gouvernement «cohabitent» deux actions divergentes. L'une affirme la volonté de l'Etat d'aller vers l'OMC, l'autre prend le chemin inverse! Wait and see. Dans son intervention au forum de l'Entv, le ministre n'a pas exclu la levée du monopole sur cette activité l'année prochaine, mais pas avant le parachèvement des textes de lois régissant cette activité et garantissant une concurrence loyale. Toujours à propos du transport aérien, le ministre a annoncé que l'Algérie ouvrira son ciel à la concurrence internationale pour l'exploitation des lignes internationales par des vols charters. «Le ciel de l'Algérie est ouvert à ce type de dessertes», affirme-t-il. Et de promettre d'octroyer «des licences d'exploitation à toute compagnie aérienne privée qui en exprime le souhait». Interpellé sur l'anarchie qui caractérise le transport urbain, le ministre a indiqué que son département imposera, à partir de cette année, un nouveau cahier des charges aux transporteurs privés. M.Maghlaoui a indiqué qu'à travers ces mesures, son département vise à «améliorer les prestations dans ce domaine». Il précise qu'un délai de trois ans a été fixé à l'ensemble des transporteurs urbains pour l'application des nouvelles conditions. Il explique que «la réussite d'une telle opération, qui concernera près de 70.000 transporteurs, nécessite du temps et des efforts considérables». Dans ce même ordre d'idées, le ministre a indiqué qu'«un bureau sera ouvert au niveau de ses services pour recevoir les doléances des citoyens au sujet des dépassements commis par les chauffeurs de taxi dans les grandes villes». Parmi ces dépassements on note, entre autres, le refus de transporter les clients vers les destinations demandées. A propos du métro d'Alger, dont les travaux de réalisation accusent du retard, le ministre a assuré que le projet sera livré et les travaux d'extension vers El Harrach (est) et la place des Martyrs (ouest) seront entamés avant la fin de l'année en cours. S'agissant du Code de la route, M.Maghlaoui a souligné que des dispositions plus dissuasives à l'encontre des contrevenants, seront introduites. C'est pour cette finalité que l'outil informatique sera introduit dans les examens pour l'obtention du permis de conduire, alors que les auto-écoles seront dotées de nouveaux outils pédagogiques garantissant une performance conforme aux normes internationales.