Djaballah reprend son poste de président du parti. La cinquième chambre du Conseil d'Etat a ordonné, hier, l'arrêt d'exécution du verdict prononcé le 12 juin dernier contre M.Abdallah Djaballah, lui interdisant de s'exprimer au nom du président du Mouvement El Islah, c'est ce que nous avons appris auprès de sa défense. Rencontré au niveau de la Cour suprême, Me Khababa, qui nous a confirmé l'information, a salué la décision du Conseil d'Etat, qui vient remettre en cause le verdict de la cour d'Alger, laquelle a approuvé, pour rappel, la requête déposée par le Mouvement de redressement d'El Islah, qui prévoyait notamment, le gel des avoirs du parti au niveau des banques. Sur le terrain, la décision prononcée, hier par la justice algérienne, renvoie la crise au sein de ce parti islamiste à la case départ, autrement dit, à la situation qui prévalait avant le 12 juin. Une donne qui arrange, faut-il le dire, les sympathisants de Djaballah, pour plusieurs raisons. Ce dernier, reprend sur le plan juridique, son poste de président du parti, avec toutes les prérogatives qui lui sont octroyées par le règlement intérieur. Même si sur le terrain, force est de constater que Djaballah a refusé d'abdiquer au verdict de la Cour suprême, en multipliant les déclarations et les rencontres avec la presse, sous la casquette du chef de parti. Ce dernier a été même reçu par le secrétaire général du FLN, et non moins chef du gouvernement, M.Abdelaziz Belkhadem, en sa qualité de premier responsable du Mouvement, ce qui a provoqué l'ire des redresseurs qui ont revendiqué la paternité du parti en s'appuyant sur le verdict de la cour d'Alger. M.Khababa explique que «le 12 juin, la chambre administrative a, certes, désavoué Djaballah mais en aucun cas n'a donné une carte blanche aux redresseurs pour accaparer le parti». La situation d'avant le 12 juin, fait des redresseurs, des militants «exclus», suite à la décision du Conseil consultatif. Elle instaure le statu quo, en attendant que le Conseil d'Etat tranche sur le deuxième recours déposé par Djaballah, demandant l'annulation de la décision du tribunal administratif. Cette décision sera prise dans les quelques semaines à venir, selon la défense, et permettra au parti d'organiser son congrès, gelé depuis 2003, sur instruction du ministère de l'Intérieur. Lakhdar Benkhelaf, le secrétaire national, chargé de l'organique, et proche du président du parti, s'est montré, hier, très confiant. «Nous ne sommes pas très surpris par la décision du Conseil d'Etat, parce que nous étions convaincus, dès le départ, de la justesse de notre cause» nous a-t-il déclaré. Concernant les assises du parti, il nous informe que les congrès de wilayas, entamés depuis plusieurs semaines, seront reportés ultérieurement. Le bureau d'El Islah qui s'est réuni, hier, a pris cette décision afin de permettre au parti d'éviter les surprises et de faire les démarches dans un cadre légal. Les redresseurs, eux, s'accrochent au congrès parallèle qu'ils ont tenu, en septembre 2004. Beaucoup d'observateurs ont parié au mois de juin dernier, sur la mort politique de Djaballah. Ce dernier a montré une très grande résistance, persistant que le scénario d'Ennahda ne se reproduira pas. Un premier pas a été franchi, hier. Des instructions ont été envoyées à partir d'hier aux agences bancaires pour dégeler les comptes d'El Islah.