L'immigration clandestine et le terrorisme, notamment, interpellent les experts qui tentent de comprendre ces phénomènes. L'instabilité du Sahel contribue, sur le plan stratégique, au développement du terrorisme, à l'émergence du crime organisé, du trafic de drogue et d'armes...Ce sont là les problèmes qui préoccupent, de longue date, gouvernants et experts qui tentent de trouver la parade, pour les premiers, de comprendre pour les seconds. Il est donc évident que la question de la sécurité de l'Algérie et de sa zone méditerranéenne, constitue l'une des principales préoccupations de l'Etat. Dès lors, le débat sur ces phénomènes n'est pas nouveau. Toutefois, reste en suspens le problème de la définition de la notion de terrorisme, et partant de sécurité, tant leur approche est différenciée, que l'on soit sur l'une ou l'autre rive de la Méditerranée. C'est ce qui ressort du séminaire organisé, hier, à l'université Mentouri de Constantine en présence de spécialistes et d'universitaires venant de toutes le régions du pays. Les intervenants se sont efforcés de situer les mécanismes de la lutte contre ces phénomènes et de donner un sens commun au terme sécuritaire. S'exprimant dans ce sens, le premier conférencier a tenté dans sa communication d'expliquer la position stratégique de l'Algérie laquelle, a-t-il noté, est ouverte sur le monde occidental. C'est justement cette position qui donne toute sa dimension stratégique à l'Algérie au confluent de trois mondes (Afrique, Europe et Monde arabe). Il reste que cette position constitue également un inconvénient dans la mesure où l'Algérie est devenue un pays de transit pour tous les extrémismes, qui la menacent directement par les activités terroristes, et l'afflux de l'immigration clandestine. Ces deux fléaux outre le trafic d'armes et de drogues, font aujourd'hui réfléchir les états-majors des deux rives de la Méditerranée. De fait, le Nord et le Sud de la grande Bleue, tentent aujourd'hui de coordonner leur action de lutte contre l'immigration clandestine et le terrorisme. Toutefois, reste encore à définir le concept même de sécurité et le cadre dans lequel il pourrait, éventuellement, s'exprimer. Dans ce contexte, le projet d'Union pour la Méditerranée en est un exemple probant, ne serait-ce que du fait de la lecture qu'en faisaient deux des principales puissances de l'Union européenne, la France, initiatrice du projet, et l'Allemagne. D'ailleurs, d'aucuns se demandent ce qu'il reste du projet initial du président français, Nicolas Sarkozy. De «l'Union méditerranéenne», l'approche est aujourd'hui celle de l'Union pour la Méditerranée. L'Europe selon un conférencier, cherche, avant toute chose, à avoir la mainmise sur les pays du Sud d'abord pour ses intérêts ensuite pour pouvoir contrôler les tenants et aboutissants. S'exprimant dans ce même sens, M.Barkouk de l'université d'Alger, a estimé que ces phénomènes menaçants, encouragent l'instabilité et le déséquilibre économique et ils doivent être combattus à la source, en abordant de front, entre autres, les nouvelles problématiques, ayant contribué à la complication de la donne géopolitique et géostratégique. Le conférencier faisait référence à l'expansion des armes nucléaires qui constituent une autre menace sérieuse. La sécurité, selon lui, doit disposer de bases sur le plan géostratégique et géosécuritaire du fait que les menaces qui pèsent sur la Méditerranée sont à caractère symétrique, lesquelles ne nécessitent pas uniquement une lutte sécuritaire, mais aussi une bataille idéologique, politique, sociale et économique. Pour sa part, le troisième intervenant dans la matinée d'hier, professeur à l'université de Biskra, a préféré développer son sujet sur les mutations idéologiques dans les réactions internationales, qui ont a priori, touché à la stabilité économique, sociale et sécuritaire de la Méditerranée. Pour le conférencier, les mécanismes sécuritaires doivent justement s'adapter à ces nouvelles lectures. Mais il est patent que le sujet est loin d'être épuisé et demande d'autres approches et explications. Il convient toutefois de souligner l'initiative de l'université Mentouri d'avoir ouvert un tel débat.