Le prix du baril pourra atteindre 200 dollars si la monnaie américaine poursuit sa chute. Les prix du pétrole grimpent toujours. Le baril a établi un autre record, lundi à Londres. Le Brent a atteint les 117,17 dollars à l'ouverture des transactions hebdomadaires tandis que le «Light sweet crude» américain coûtait 119,93 dollars. La valeur du brut s'est ensuite résorbée. Pourtant, les analystes s'attendaient à un recul des prix du pétrole à la faveur du rebond du dollar par rapport à la monnaie européenne, le week-end dernier. Les causes invoquées de cette nouvelle envolée sont liées uniquement à la persistance des inquiétudes sur les approvisionnements du Nigeria et de la mer du Nord, mais aussi à des tensions suscitées dans la région du Golfe par le dossier nucléaire iranien. «Les inquiétudes liées à l'offre continueront à entretenir la tendance à la hausse des prix du pétrole, tant que les facteurs conjoncturels suscitant des craintes sur les approvisionnements persistent», ont observé les spécialistes. En effet, la grève des employés nigérians d'ExxonMobil a entraîné l'arrêt de la production de près de 200.000 b/j de brut. Par ailleurs, des rebelles nigérians ont annoncé avoir commis des actes de sabotage, la semaine dernière, sur un oléoduc de la Royal Dutch Shell dans le delta du Niger. De son côté, le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (Mend) a recommandé, dans un communiqué, aux grandes compagnies pétrolières au Nigeria de «ne pas perdre leur temps à réparer les oléoducs car nous continuerons à les saboter», menace-t-il. Est-ce une véritable déclaration de guerre à la production pétrolière au Nigeria? Par ce fait, le plus important producteur africain de pétrole de qualité, fortement convoité par les raffineries, est menacé. A cela s'ajoute la grève de deux jours, observée dimanche et lundi derniers, par les travailleurs du secteur pétrolier au Royaume-Uni. Ce qui a provoqué la fermeture du principal oléoduc de la mer du Nord (700.000 b/j). Ce débrayage a contribué donc à la flambée des cours du pétrole. La raffinerie en question couvre près d'un dixième des besoins britanniques en essence et en diesel. Elle alimente également le terminal de Kinneil de la compagnie britannique British Petroleum (BP) en vapeur et en énergie nécessaires au processus de raffinage du pétrole brut en provenance de 70 champs pétroliers de la mer du Nord. D'autre part, il faut aussi souligner que la persistance des tensions entre les Etats-Unis et l'Iran (4e producteur mondial de pétrole) est parmi les facteurs favorisant la flambée des prix. Le ministre algérien de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, président en exercice de l'Organisation des pays exportateurs du pétrole (Opep), avait déclaré, lundi, au quotidien El Moudjahid, que le prix du baril pourra atteindre 200 dollars dans le cas où la monnaie américaine poursuit sa chute. En d'autres termes, le prix du baril est désormais indexé à la hausse ou à la baisse du dollar. «Une baisse de 1% du dollar, provoque une hausse de 4 dollars par baril», a précisé M.Khelil. En sens inverse, dans le cas d'une hausse de 10% du dollar, il y a fort à parier que le prix du baril chutera de 40 dollars.