L'ambassadeur d'Italie à Alger, M.Giampaolo Cantini, pense que le phénomène des harraga doit être géré en commun. Rome revoit sa fourchette des visas à la hausse. Les Algériens travaillant pour le compte des entreprises italiennes n'auront plus de difficulté pour se déplacer en Italie. Un quota de 1000 titres de séjour est prévu pour l'année 2008. L'ambassadeur d'Italie à Alger Giampaolo Cantini, qui était l'invité de la rubrique «A coeur ouvert» avec L'Expression, l'a annoncé. «Nous avons décidé d'élever le nombre des visas pour les travailleurs à 1000 titres de séjour», a-t-il déclaré. De 338 titres en 2007, ce chiffre a triplé. Concernant les autres catégories, notamment celle des hommes d'affaires, l'ambassadeur rassure quant aux facilités d'octroi des visas. Pour les opérateurs algériens, le visa est délivré en l'espace de 24 heures seulement. S'exprimant sur le sujet en question, le diplomate italien a fait un bref récapitulatif de la politique des visas. «Il y a eu une nette croissance du nombre des titres de séjour octroyés», constate-t-il. Pour appuyer ses dires, l'ambassadeur d'Italie a eu recours à des statistiques qui montrent la progression de l'octroi de visas aux Algériens. En 2005, le nombre des visas octroyés était de 5970 titres contre 8074 en 2007. «Il y a eu une augmentation totale de 16% par an», a-t-il souligné. Le gros revient aux hommes d'affaires avec 40% des visas contre 30% pour les touristes. Sur un total de 8074 visas, 1500 titres sont d'une durée d'une année ou plus. L'ambassadeur d'Italie reconnaît que la libre circulation des personnes est un véritable handicap pour le développement du partenariat entre les pays des deux rives. Ce casse-tête n'embarrasse pas que les demandeurs mais également les responsables politiques. M.Cantini a souligné l'acuité de cette question en affirmant: «Je partage tout à fait ce souci.» Et d'ajouter: «Il faut faciliter la circulation des personnes». Pour l'invité de L'Expression, la politique des visas doit être axée sur le principe du renforcement du partenariat. A la question de savoir quelle sera l'orientation du gouvernement Berlusconi, l'ambassadeur s'est montré réservé sur ce point. «On attend d'abord l'installation du nouveau cabinet», a-t-il répondu. Il est évident que la politique que va préconiser le nouveau président du Conseil italien, aura des influences qui risquent d'être décisives, au cas où il reste dans la continuité du gouvernement de gauche sortant, ou si, en revanche, celle-ci est infléchie dans le sens du verrouillage actuel de l'Union européenne. Il faut reconnaître cependant que le problème des visas se pose que ce soit pour la population du Sud ou du Nord. «Beaucoup d'opérateurs italiens trouvent des difficultés pour avoir un visa pour l'Algérie», a ainsi expliqué l'ambassadeur d'Italie. Ce dernier espère que la nouvelle loi portant sur la circulation des étrangers en Algérie va faciliter la circulation entre les deux pays. Le phénomène des harraga est un dossier sur lequel s'est exprimé l'invité de L'Expression. «Le phénomène de l'immigration clandestine nous préoccupe sérieusement», a avoué M.Cantini. Le gouvernement italien a pris des mesures pour combattre les réseaux qui favorisent ce genre de pratiques. Contrairement à d'autres responsables européens, l'ambassadeur d'Italie pense que la gestion de ce dossier implique les deux parties de la rive méditerranéenne. «Ce phénomène doit être géré en commun», a-t-il souligné. Le représentant diplomatique italien affirme par ailleurs qu'il faut combattre les organisations criminelles qui encouragent et exploitent les jeunes à emprunter cette voie. Ce qui explique pourquoi ce phénomène a pris de l'ampleur ces derniers temps. Selon les chiffres avancés par l'invité du journal, le nombre des harraga est passé de 100 personnes en 2006 à 1500 en 2007.