L'ambassadeur d'Italie à Alger a déclaré que la politique de l'immigration choisie ne s'applique pas du tout à l'Italie. L'Italie offre aux Algériens la possibilité de travailler régulièrement sur son sol. Un quota de 1000 visas de travail est proposé annuellement depuis 2007. C'est ce qu'a annoncé, hier, l'ambassadeur d'Italie à Alger, Giampaolo Cantini, lors d'une rencontre avec la presse. «Les candidats doivent décrocher un contrat de travail avec une entreprise italienne qui effectuera les démarches au niveau de la préfecture», a-t-il expliqué. Sur la base d'un certificat délivré par la préfecture, le candidat peut introduire sa demande au niveau du consulat d'Italie à Alger. Ces titres sont d'une durée d'une année à deux ans renouvelable. Un guichet unique est disponible pour le dépôt et le traitement des dossiers. Mise en oeuvre depuis 2007, cette procédure n'a pas enregistré un afflux remarquable. «Le quota de 1000 visas de travail n'a jamais été totalement exploité», a indiqué le représentant diplomatique. Sur un quota de 1000, seulement 415 visas de travail ont été délivrés. C'est ainsi que M.Cantini manifeste l'intérêt du gouvernement italien à renforcer la présence de la communauté algérienne qui reste très faible par rapport au Maroc et à l'Egypte. Selon les chiffres avancés par l'ambassade, la communauté algérienne représente 4% de l'immigration en règle provenant du nord de l'Afrique et 0,8% du total. Les Algériens présents en Italie sont précisément au nombre de 18 735 résidents. Parmi eux, il y a 1000 chefs d'entreprise qui activent dans le commerce, représentant plus de 48% des entreprises algériennes enregistrées. L'ambassadeur reconnaît que les pays européens ont besoin de la main-d'oeuvre étrangère. «Il y a une reconnaissance partagée sur la nécessité de l'immigration», a-t-il affirmé. La contribution des immigrés à l'économie productive en Italie est remarquable et représente 9% du PIB national. Concernant les secteurs d'embauche, l'ambassadeur n'exclut aucun secteur en citant entre autres l'industrie et le bâtiment. Sur la question de l'immigration choisie, l'ambassadeur apporte cet éclairage: «Ce principe ne s'applique pas du tout à l'Italie.» Lors de la rencontre, il est revenu également sur le phénomène de l'immigration clandestine qui touche énormément son pays. Vu sa position géographique, l'Italie a enregistré des flux importants de clandestins. En 2008, 34.000 personnes ont débarqué surtout à Lampedusa. L'immigration illégale, estime-t-il, est étroitement liée au réseau criminel de blanchiment d'argent et de drogue. «Ce phénomène ne peut pas être géré comme un problème sécuritaire, il y a des raisons sociales et économiques», a-t-il précisé. Interrogé sur les accords de réadmission signés avec l'Algérie en 2006, l'ambassadeur rassure: «Il y a une très bonne coopération entre le gouvernement italien et l'Algérie.» En 2008, 46 cas de rapatriement ont été effectués. M.Cantini souhaite l'installation de mécanisme de patrouille avec l'Algérie pour contrôler le mouvement des flux migratoires comme cela a été le cas avec la Libye. A propos du projet du gazoduc Galci, il a affirmé qu'il est toujours en cours. Par ailleurs, nous apprenons que le ministre italien du Commerce et de l'Industrie et de l'Energie, M.Scajola, sera le 31 mai prochain à Alger pour prendre part à la Foire internationale d'Alger.