Branle-bas de combat diplomatique au Moyen-Orient pour relancer le processus de paix dans l'impasse et toujours fortement piégé. Tandis que Haniyeh, le Premier ministre palestinien, reconduit par Mahmoud Abbas, s'est donné trois semaines pour former l'attendu gouvernement d'union, les projecteurs son braqués sur le sommet tripartite de lundi dernier entre le président palestinien et le Premier ministre israélien, sous le parrainage de la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice qui se trouvait hier Al Qods où le risque d'une troisième Intifada est entier. Mme Rice, qui entreprend son neuvième voyage dans la région en deux ans, depuis son arrivée à la tête du département d'Etat, doit s'entretenir aujourd'hui séparément avec le président Abbas et Ehud Olmert. Apparemment, Washington serait disposé à peser de tout son poids pour trouver une issue à la question palestinienne que les néo-conservateurs américains ont fini par admettre comme étant la clef pour la normalisation dans la région. Avant le départ de Mme Rice pour la région, le président américain Bush s'était entretenu au téléphone avec le Premier ministre israélien, de qui il doit exiger du lest, et le roi d'Arabie Saoudite, qui a joué un rôle capital dans l'arrêt des effusions de sang interpalestiniens et l'acceptation par Hamas d'un gouvernement palestinien d'union nationale. Après l'annonce de l'accord palestinien, signé le 8 février à La Mecque, le secrétariat d'Etat américain devait recevoir à Washington plusieurs acteurs concernés par la paix au Moyen-Orient, dont des dirigeants palestiniens. Selon la Maison-Blanche, Mme Rice proposait à ses interlocuteurs israélo-palestiniens des contours d'un futur Etat palestinien, comme le prévoit la feuille de route, dernier plan de paix international parrainée par le quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, Union européenne et ONU), restée lettre morte depuis son lancement en 2003. Une réunion du quartette doit se tenir le 21 février à Berlin. La Russie, qui veut reprendre un rôle dans la région moyen-orientale, a exprimé son souhait de voir le sommet d'Al Qods aboutir à un accord sur un règlement définitif du conflit israélo-palestinien. Moscou, qui a salué les efforts de Mme Rice, a estimé que l'accord interpalestiniens de La Mecque a déjà donné un bon signe. La balle, tout porte à le penser, est dans le camp de Hamas. D. Bouatta