«Si on arrive à pénétrer le marché allemand qui est très rigoureux, notre tâche sera très facile pour conquérir ceux de l'Union européenne», a précisé le directeur général d'Algex. Le secteur de l'agroalimentaire algérien ne se porte pas bien. Les exportations vers l'Allemagne, en dépit de nombreuses sollicitations, sont largement devancées par celles des pays voisins à l'instar de la Tunisie et du Maroc. «Les institutions chargées de la promotion des exportations sont appelées à soutenir les opérateurs.» Cet appel a été lancé, hier, par Andreas Hergenröther, directeur général de la Chambre algéro-allemande de commerce et de l'industrie(AHK), lors d'une journée d'études intitulée «la promotion des exportations des produits agricoles et l'accès au marché allemand.» D'emblée, le responsable allemand a précisé que «l'Algérie doit être visible à l'étranger, vu l'immense potentiel qu'elle possède». Cette force est conjuguée aux conditions climatiques favorables, cependant ça traîne toujours. Par ce regret, M.Hergenröther lance un énième appel aux institutions algériennes afin de prendre part à la prochaine édition du Salon international des fruits et légumes(fruit logistica), qui aura lieu à Berlin du 5 au 7 février 2009. Le Maroc, pour ne citer que ce pays, a occupé une surface de 800m² lors des différentes éditions de ce Salon, qui ont accueilli plus de 50.000 visiteurs chacune. Face à l'essor que connaissent les marchés marocain et tunisien, le marché algérien recule. «On importe des dattes tunisiennes mais pas celles de l'Algérie. Pourquoi pas celles de l'Algérie réputées pour leur très bonne qualité?», se demande le DG de l'AHK en faisant allusion à la Deglet Nour très convoitée par les pays d'outre-mer. Comment expliquer l'existence des dattes algériennes sur le marché allemand alors que cette denrée provient de la France. A cet effet, «on demande à ce qu'il y ait un pont direct qui lie les deux pays», explique notre vis-à-vis. «Les importateurs allemands n'ont aucun lien avec les exportateurs algériens. Ce sont des Français qui nous mettent au courant», se désole Andreas Hergenröther. Quels sont les produits agroalimentaires que l'Algérie peut exporter si elle arrive à coopérer avec l'Allemagne? A cette question, le représentant allemand répond sans ambages: «On importe tous les fruits et légumes.» Sans passer par trente-six chemins, M.Bennini directeur général de l'Algex a admis ce constat peu reluisant. «Si on arrive à pénétrer le marché allemand qui est très rigoureux, notre tâche sera très facile pour conquérir ceux de l'Union européenne», a-t-il reconnu en marge de cette journée d'études. Quant à l'absence reprochée aux institutions algériennes, notre interlocuteur s'est contenté de dire: «Nous espérons y remédier après notre participation à l'édition 2009 du Salon international fruit logistica.» Un autre problème évoqué lors de cette rencontre a trait à la certification. A ce sujet, M.Bennini a souligné que «nous n'avons pas des certificateurs accrédités en Algérie...», cependant, «nos exportateurs commencent à connaître les certifications internationales relatives à l'agroalimentaire», enchaîne le premier responsable de l'Algex. Dans une autre optique, il convient de préciser que l'Algérie a créé sa propre Agence d'accréditation nommée Algerac. «Cela nous permettra plus d'autonomie et de crédibilité», a précisé M.Aïssaoui, directeur général de l'Ianor.