Le représentant de l'Algérie à l'ONU, à Genève, Idriss Jazaïri, a souligné hier, le caractère «inaliénable» de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Répondant à une longue série de questions du Comité contre la torture (CAT) de l'ONU, qui poursuit lundi à Genève sa 40e session consacrée à l'examen de la situation dans plusieurs pays, M.Jazaïri a souligné que «la Charte est la propriété exclusive et inaliénable du peuple algérien» qui, suite à la longue tragédie nationale, «a décidé dans un sursaut salutaire de se réapproprier son destin». Ainsi, «la délégation algérienne ne peut accepter que la volonté des millions d'Algériens qui ont approuvé par référendum la Charte pour la paix et la réconciliation nationale soit réduite à une simple qualification juridique», a-t-il ajouté, notant que sur le plan moral et éthique «nul n'a à dicté au peuple algérien la voie qu'il doit emprunter pour mettre un terme à l'effusion de sang» et entamer le processus de reconstruction nationale. La délégation algérienne a souligné le contenu opérationnel de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, illustrant cela par moult exemples dont l'indemnisation de toutes les victimes de «la tragédie nationale». M.Jazaïri a rappelé que «l'Etat-nation a failli à cette époque (décennie noire) être emporté par la criminalité terroriste et une grande insécurité a affecté l'ensemble des citoyens», ajoutant que la Charte pour la paix et la réconciliation nationale est «une réponse patriotique» à une situation nationale dans un environnement complexe. «Dans les nombreux cas (dans d'autres pays) que des membres du CAT ont cité en exemple, c'est l'Etat qui avait planifié, organisé et réduit au silence ses opposants par une violence unilatérale et disproportionnée, même par des assassinats de sang-froid», a relevé M.Jazaïri, faisant remarquer qu'en Algérie «par contre, l'Etat a défendu la nation contre une agression terroriste sans précédent» et pour la protéger (nation) «nombreux sont les éléments de police et les militaires qui sont tombés au champ d'honneur», a-t-il noté. Le CAT a, par ailleurs, demandé la ratification par l'Algérie de la Convention internationale sur les disparitions forcées, et s'est interrogé sur l'abolition de la peine de mort, alors que l'Algérie est «abolitionniste de fait». Alors que le CAT s'interrogeait sur la formation des forces de sécurité aux normes internationales des droits de l'homme, le représentant de la Gendarmerie nationale a souligné que «les services de sécurité accordent une place conséquente dans le cursus de formation des différentes catégories de personnel».