Les autorités du premier pays comptent expulser 41.000 personnes en situation irrégulière tandis que la Belgique a élaboré une circulaire qui serait prête le 20 mai. Au moment où les réseaux de harraga, encore nombreux, se «réactivent» pendant cette période, dans la perspective de prendre pied sur l'autre rive de la Méditerranée, l'étau se resserre en Europe et en Amérique. Etant l'une des destinations préférées des Algériens, le Canada compte expulser 41.000 personnes se trouvant en situation irrégulière et qui ont déjà fait l'objet de mesures de renvoi. En sus de leur entrée illégale en terre canadienne, ces émigrants clandestins «représentent une menace pour la sécurité du pays», a annoncé, mardi, un organisme de surveillance du gouvernement d'Ottawa. Est-ce une politique bis de l'immigration choisie, après celle prônée par la France de Nicolas Sarkozy? A cette question, la vérificatrice générale du Canada, Sheila Fraser, a fini, sans le dire textuellement, par confirmer l'information. Elle a, en effet, assuré que l'Agence des services frontaliers (Asfc), chargée de la détention et de l'expulsion des immigrants illégaux au Canada, a, notamment mis en place une base de données comprenant 63.000 personnes visées par une mesure de renvoi. Plus explicite, Mme Fraser a indiqué que sur ce nombre, 22.000 personnes ont été identifiées et sont tenues de quitter le pays. «On n'a pas d'indications sur les 41.000 autres», a-t-elle, par ailleurs, affirmé. Toutefois, elle a précisé qu'«un pourcentage significatif» de ces étrangers sont des réfugiés dont la demande d'asile a été rejetée et qui ne représentent pas «nécessairement un grand risque pour le public». De nos jours, l'immigration clandestine est devenue un véritable enjeu politique et démographique. Elle ne s'arrête pas à l'image d'un homme débarquant, par une nuit sans lune, sur les côtes étrangères. Une armada de policiers armés jusqu'aux dents, seraient placés dans chaque grand port européen et dans les zones relevant des douanes pour empêcher cette immigration clandestine. Dans cette optique, la Belgique, où vivent plusieurs milliers d'Algériens, compte revoir sa politique d'immigration. «Une circulaire belge sur la régularisation des sans-papiers serait prête pour le 20 mai, ou au plus tard début juin», a annoncé, mardi, la ministre de l'Asile et des Migrations, Annemie Turtelboom. Ce projet de circulaire a été, précise-t-on, discuté hier au sein de la majorité parlementaire. Abondant dans ce sens, la ministre belge a déclaré que les nouveaux critères sont «les procédures longues et l'ancrage local des illégaux». De leur côté, plusieurs partis ont appelé à la mise au point d'un moratoire sur les expulsions, ou à tout le moins, l'adoption d'une politique d'extrême prudence en la matière. A se fier aux propos de la ministre, «si l'administration peut adopter une politique de prudence pour les sans-papiers inscrits dans une longue procédure, il ne peut en être de même pour l'ancrage local et la régularisation économique, au risque de susciter de faux espoirs».