Pour le parti de Moussa Touati, le sang des martyrs n'a pas de prix. «Nous ne voulons ni les excuses ni les indemnisations de la France», a déclaré Mohamed Zerrouki, membre du conseil national du Front national algérien (FNA) à l'occasion de la célébration du 8 Mai 1945. Usant de termes crus, le président du bureau de wilaya d'Oran de la formation de Moussa Touati a entamé son discours par la mise en exergue de la relation qui existe entre le peuple algérien et la France. Celle-ci, selon l'orateur, se résume à une relation de colonisateur, d'une part et le peuple algérien colonisé qui n'a fait que revendiquer son indépendance, d'autre part. Pour l'intervenant, le seul rapport qui a existé entre la France et le peuple algérien est d'ordre colonial. «Il nous a colonisés (le colonialisme), nous l'avons fait sortir», a-t-il argumenté. Et les indemnisations, selon le membre du conseil national, sont synonymes de trahison. «Nous ne vendons pas le sang de nos pères pour demander les indemnisations», a-t-il une fois encore rappelé. Une première dans les annales et une sortie inattendue. La classe politique algérienne est unanime sur cette question. Abordant l'actualité nationale, Mohamed Brahmi, président de la commission nationale de discipline, et membre du conseil national du FNA, a mis en valeur le patriotisme des militants de sa formation. «Patriotisme qui est un élément essentiel pour lequel il faut être fier» s'est-il réjoui. La rencontre de jeudi a été une opportunité pour les responsables du FNA de mettre à profit les acquis de leur parti lors des dernières élections et d'exhorter les élus et les responsables locaux à préserver leur succès. Ainsi, Brahmi Mohamed a axé son discours sur la mobilisation permanente de ses troupes. Exhortant les élus de son parti à faire preuve d'une bonne gestion, l'intervenant n'a pas omis, au passage, de rappeler que les prochaines échéances attendent sa formation et les acquis du parti doivent être doublés. «Le FNA possède un réservoir électoral de plus de 900.000 électeurs, il faut gagner davantage cet électorat», a-t-il recommandé. Et d'ajouter: «Il faut enrôler cet électorat dans les rangs du parti», a-t-il incité. Le militantisme, selon les responsables du FNA, s'inscrit dans l'optique du changement. La rencontre de jeudi qui a regroupé les cadres, élus et responsables du parti, a été précédée par la lecture de la lettre du premier responsable du parti. La lettre est adressée exclusivement aux militants de base et à travers laquelle, Moussa Touati a rappelé les recommandations du deuxième congrès du FNA. Dans ce cadre, il invite ses hommes à passer au militantisme semi-professionnel. Au passage, le patron du FNA a renouvelé son appel consistant à relever le défi au plan organique. Pour Moussa Touati, il est temps d'entamer une nouvelle campagne d'adhésion afin de renforcer les rangs du parti au vu des prochains rendez-vous électoraux.