«Le MDC a décidé de participer au second tour. Le peuple est prêt pour le changement, nous devons réaliser son rêve», a déclaré son leader. Le chef de l'opposition zimbabwéenne, Morgan Tsvangirai, a annoncé hier sa candidature à un second tour de l'élection présidentielle contre le chef de l'Etat Robert Mugabe, mais a posé une série de conditions, dont le déploiement d'une force de maintien de la paix. «Le Mouvement pour le changement démocratique (MDC, opposition) a décidé de participer au second tour. Le peuple est prêt pour le changement, nous devons réaliser son rêve», a déclaré Tsvangirai lors d'une conférence de presse à Pretoria. Toutefois, «nous avons transmis des conditions à la Communauté de développement d'Afrique australe (Sadc) pour un second tour», dont «l'arrêt total des violences» et le déploiement d'une force de maintien de la paix de la région, a-t-il ajouté. Les violences politiques se multiplient au Zimbabwe depuis les élections générales du 29 mars, remportées par l'opposition pour la première fois depuis l'indépendance de la Rhodésie du sud britannique en 1980, faisant des milliers de déplacés. L'Association des médecins du Zimbabwe pour les droits de l'Homme a dénoncé, vendredi, «une escalade spectaculaire» de la violence organisée et des tortures, qui a fait depuis le scrutin du 29 mars plus de 900 blessés recensés par les médecins du pays. Les responsables de ces violences sont des «agents de la sécurité d'Etat», a affirmé l'association. Tsvangirai qui a également réclamé hier, «un accès libre pour les observateurs internationaux», «une reconstitution de la Commission électorale du Zimbabwe (ZEC)», qu'il a accusée dans sa composition actuelle de partialité envers le régime, ainsi qu'un accès libre pour les médias, dont la vaste majorité avait été empêchée de couvrir le premier tour. Le chef d'une faction dissidente du MDC, Arthur Mutambara, a souligné lors de la même conférence de presse qu'il se rangeait derrière Tsvangirai. «Nous apportons notre soutien total et inconditionnel à Morgan Tsvangirai», a-t-il dit. Le second tour «opposera Mugabe au peuple du Zimbabwe». La date du second tour n'a toujours pas été fixée. Il devrait théoriquement se tenir avant le 24 mai, soit dans les 21 jours prévus par la loi électorale, mais la ZEC a déjà averti que l'attente pourrait durer. Un second tour tenu après le 23 mai ne serait «pas légitime», a averti Tsvangirai. «L'élection doit se tenir le 23 mai. C'est l'obligation légale de la ZEC (...). Si le délai n'est pas tenu, cela signifiera que (le régime) a entamé une campagne visant à ôter sa légitimité au processus électoral.» Le leader de l'opposition est arrivé en tête au premier tour, selon les résultats officiels publiés le 2 mai, recueillant 47,9% des suffrages contre 43,2% au chef de l'Etat mais n'obtenant pas la majorité absolue requise pour être élu. Le MDC a également remporté une victoire historique sur le parti au pouvoir depuis l'indépendance, en 1980, aux élections législatives, en emportant la majorité à la chambre des députés. Notons, que le chef de l'opposition zimbabwéenne Morgan Tsvangirai a annoncé hier depuis Pretoria, où il se trouve, qu'il sera «dans les deux jours» de retour au Zimbabwe, qu'il a quitté peu après le scrutin du 29 mars et où il est menacé d'être accusé de trahison.