Les opérations de démolition, engagées à travers les quatre coins de la wilaya suscitent colères et interrogations chez de nombreux citoyens. Pour cause évidente, l'on démolit aux uns sans toutefois toucher d'autres, qui relèvent pourtant d'un seul et même cas: la construction illicite. Mais aussi, outre la démolition sélective, les citoyens touchés pointent du doigt, les autorités locales. «Ces autorités ont saisi cette opportunité pour régler des comptes dont l'origine remonte au double scrutin dernier», nous déclare un citoyen courroucé face à cette situation. Pour lui, il s'agit tout simplement «d'une autre forme de la hogra». Le degré d'acceptation de cette opération délicate par l'ensemble des contrevenants dépendra, selon quelques observateurs, de la manière avec laquelle elle sera conduite sur le terrain par les autorités locales. Dans ce contexte, les opérations menées récemment à Boudouaou El Bahri et aux Issers, comportent des anomalies de ce genre selon les citoyens concernés. Les deux cas cités ne font pas l'exception puisque un peu partout, la même opération est vivement contestée, si l'on se fie aux informations parvenant des autres localités telles Ouled Moussa et Tidjelabine. Lors de notre visite au site des 500 chalets des Issers, pour constater de visu de quoi retourne l'opération, les citoyens rencontrés ne sont pas allés par trente-six chemins pour dénoncer cette attitude du deux poids, deux mesures. Ainsi A.Ali a bénéficié d'une autorisation provisoire par l'ex-APC, en vue d'ériger un local commercial au niveau du site dit El Hamri du fait que son ancien local a été durement touché par le séisme, et par la suite, classé rouge 05. «La démolition de deux locaux seulement au niveau de ce site est un arbre qui cache la forêt, car poursuit-il, d'une part paradoxalement, la démolition est menée uniquement au site des chalets, alors qu'au centre-ville, les constructions illicites sont légion.» Il ajoute que les autorités ont procédé à la démolition «sans préavis au préalable puisque aucune mise en demeure ne nous a été destinée.» Le comble, ajoute notre interlocuteur, sur les huit commerces existants, 4 seulement sont autorisés, et parmi ces derniers je suis le seul à qui on a détruit. Un autre sinistré se prénommant Mabrouk, nous dira: «Certes, je suis catalogué parmi les non-autorisés, mais la démolition a touché mon local et pas les 3 autres, c'est indéniable.»