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Le nouveau défi de Tissemsilt
SEDENTARISATION DES POPULATIONS RURALES
Publié dans L'Expression le 13 - 05 - 2008

Cette opération nécessite plusieurs années de travail et surtout de rigueur dans la gestion des ressources dont dispose cette région du pays.
La question du retour des populations qui ont fui les zones «de choc», durant la tragédie nationale, pose un sérieux problème aujourd'hui. Des milliers de personnes ont déserté leurs douars ou communes. Le terrorisme a fait un nombre important de victimes. Ceux qui ont été assassinés, ont été enterrés et les rescapés ont rejoint des lieux soi-disant sûrs. Durant la tragédie nationale, la wilaya de Tissemsilt a été transformée en un vaste chantier ouvert en permanence. En effet, les terres, pourtant fertiles et nourricières ont été, alors, abandonnées.
Des fermes et des récoltes ont été incendiées et la faillite des fellahs était perceptible. A ce jour, ces derniers n'arrivent toujours pas à s'en remettre. Une vie qui a vite viré au cauchemar et le renouveau tarde à venir malgré la multiplication des projets inscrits dans le cadre de plusieurs programmes.
Les habitants des communes de Lardjam et Koussam, pour ne citer que ces deux localités, ont vécu l'enfer des années durant. Oser se rendre dans son champ est synonyme de braver la horde terroriste et mettre sa vie en péril.
Les habitants vivaient au rythme d'une peur perpétuelle. Depuis qu'une nette lueur d'espoir s'est profilée à l'horizon, différentes politiques ont été mises en oeuvre en vue de réinstaller les populations dans leurs anciennes habitations, voire leurs anciens douars. En fait, le développement local et l'amélioration des conditions de vie sont les objectifs de la stratégie adoptée.
Le développement local, vecteur déterminant de la concrétisation de la politique nationale d'aménagement du territoire est conçue pour prendre en charge les déséquilibres spatiaux, mettre fin au phénoménal exode rural et relancer le développement selon les nouvelles exigences de la politique nationale de développement. D'autant que les fellahs sont toujours attachés à leurs terres, seule voie salvatrice et option incontournable. Il est vrai que la wilaya de Tissemsilt dispose de potentialités importantes en matière agricole.
La wilaya qui est située dans le grand massif de l'Ouarsenis, s'étend sur une superficie de 3151,37 km²; elle est limitée au nord par les wilayas de Aïn Defla et Chlef, à l'est par Médéa, au sud-ouest par Tiaret et au sud-est par Djelfa. Son relief est fortement accidenté au nord. La distribution de la population fait ressortir qu'un taux de plus 60% des habitants est concentré dans les chefs-lieux, 7.20% dans les agglomérations secondaires contre plus de 32% dans les hameaux et les zones éparses. L'exode rural massivement provoqué par le terrorisme a induit, d'une part, un déséquilibre en matière d'emploi, de logement et la prolifération de l'habitat précaire, d'autre part, les zones montagneuses occupent près de 65% du territoire.
La superficie des versants des montagnes est supérieure à 25%. Ce qui explique l'importance du phénomène de l'érosion et les contraintes d'aménagement de l'espace local. La population totale est estimée à 299.910 personnes. A cela, s'ajoute le déséquilibre économique de la wilaya qui est surtout provoqué par une exploitation irrationnelle des richesses. Les responsables locaux sont donc mis devant un dilemme. Un défi à relever. Rendre à Tissemsilt sa vocation initiale. Développer le secteur agricole, est la seule voie salutaire par la réinstallation des populations dans leurs communes. Une mission qui n'est pas aisée et la concrétisation d'une telle démarche n'est sûrement pas pour demain. Cela nécessite plusieurs années de travail et surtout de rigueur dans la gestion des ressources dont dispose cette région.
Le défi de développer l'agriculture
La wilaya de Tissemsilt dispose d'un important réservoir foncier agricole, évalué à
145 000 ha, tandis que la surface forestière s'étend sur 62.160 ha. Ce qui en fait une wilaya à vocation agricole par excellence et l'axe privilégié de la politique de la relance et de la croissance économique de par sa vocation agropastorale, ses importantes potentialités foncières et sa place dans la stratégie de développement local et régional. Malgré ses atouts, le diagnostic rétrospectif de ce secteur est resté peu reluisant eu égard à plusieurs facteurs, notamment la sécheresse, la pratique de cultures de type monoculture céréalière et l'absence totale d'irrigation.
Cette situation se traduit par une faiblesse dans les rendements céréaliers qui sont en moyenne de 7 quintaux/hectare. La totalité des surfaces irriguées ne dépasse pas les 500 ha en raison des faibles moyens financiers des fellahs et l'exode rural. Ces deux facteurs ont causé la destruction du tissus urbain et la désertion des campagnes.
Or, la principale activité des populations demeure l'agriculture. Et les citoyens en sont conscients, l'Etat également. L'année passée, les pouvoirs publics ont débloqué 70 millions de dinars pour soutenir le développement agricole dans le cadre du Fonds national de développement agricole (Fnrda).
Un montant prévu pour développer une superficie de 13.588 ha. Ce programme concerne les communes de Sidi Abed, Ammari, El Maassem, Khemisti, Ouled Bessam, Lardjem, Bord El Emir Abdelkader, Lardjam, Thénia El Had et Beni Chaïb. D'ores et déjà, prés de 500 dossiers ont eu l'aval des autorités.
Cependant, malgré les résultats enregistrés, les différents programmes de développement font face à plusieurs contraintes, notamment le manque de personnel spécialisé à tous les niveaux. Ce qui constitue un handicap majeur dans la bonne prise en charge, la bonne gestion et le suivi rationnel des programmes d'investissements publics. A cela s'ajoute le manque d'outil de réalisation performant.
Les entreprises locales sont encore au stade artisanal tant en équipements, en méthodologie de travail que du point de vue de l'efficacité et de la qualité du produit. De vastes chantiers sont ainsi ouverts.
Les zones principalement ciblées touchent, en grande partie, le monde rural, déclare M.Fouatif Abderrahmane, chef de cabinet de la wilaya de Tissemsilt.
En effet, selon notre interlocuteur, la priorité du programme vise la réinstallation des populations qui ont déserté leurs terres et l'incitation des derniers irréductibles à regagner leurs régions respectives.


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