Cette région est perçue comme étant la plaque tournante de tous les trafics. La région du Sahel africain est, ces derniers temps, en butte à de nombreuses menaces sécuritaires. Quelle est la nature de ces menaces? Les participants au séminaire national inhérent à cette problématique, organisé mercredi et jeudi derniers à Biskra, ont appelé à approfondir davantage la réflexion sur la nature de ces menaces et l'atténuation de la propension «médiatique à l'exagération». Il faut souligner que la région sahélo-saharienne est perçue comme étant la plaque tournante des trafics de tout genre. Cela va des groupes terroristes aux trafiquants de drogue, passant par la traite humaine et l'immigration clandestine. Le mal devient d'autant plus profond lorsqu'on sait que ces groupes ont réussi à tisser leurs toiles arachnéennes dans l'ensemble de la région. Ainsi, la bande sahélo-saharienne est-elle soumise à des pressions sans précédent, notamment de la part des groupes terroristes. A en croire certains observateurs, ces groupes activent en étroite collaboration avec les réseaux de l'immigration clandestine et des narcotrafiquants, formant ainsi une sorte de contrat «d'interprotection». Pour les gouvernements des pays de la région, cette situation rend la lutte contre ces phénomènes, plus dangereuse, plus délicate que jamais. Les séminaristes (une vingtaine de chercheurs et universitaires des différentes institutions du supérieur et de nombreux journalistes) ayant participé à la rencontre de Biskra ont, dans cette optique, recommandé «l'encouragement de la recherche sur le cadre théorique le plus approprié à la nature des menaces pesant sur la région du Sahel africain et à l'établissement, sur une base objective, d'une hiérarchie des menaces en fonction de leurs incidences, notamment sécuritaires». Ils ont, en outre, souhaité la création, en Algérie, d'un centre spécialisé dans les études sécuritaires, en général et sur la région du Sahel africain, en particulier. Au-delà de ces recommandations, la logique veut que, pour éradiquer un mal, il est préférable de l'attaquer à la racine. Et les racines du mal qui frappent de plein fouet les pays de la bande sahélo-saharienne sont toutes relatives aux crises intérieures y subsistant. Les intervenants ont relevé, au cours de cette rencontre, que la plupart des pays du Sahel sont confrontés à des conflits internes, à des problèmes de violences politiques et à de faibles niveaux de développement. Ces éléments ont favorisé le phénomène de l'émigration clandestine, la traite des humains, le trafic de drogue et le terrorisme transnational. Les intervenants ont également souligné que la région est devenue une arène de compétition pour le contrôle des ressources énergétiques. L'interrogation qui se pose maintenant est: comment faire pour contrer les répercussions de ces fléaux? Les séminaristes se veulent clairs dans leur réflexion. Ils ont préconisé le renforcement des facteurs d'immunité interne, dont le développement socioéconomique et le renforcement de la coopération régionale des Etats, face notamment au terrorisme. Mais cela est-il suffisant pour éradiquer le mal qui gangrène les pays du Sahel? C'est là toute la question!