Une autre réunion aura lieu à Bamako au mois de novembre prochain en présence d'experts africains et américains. La coopération militaire et sécuritaire des pays du Sahel dont le niveau est jusqu'à présent appréciable, devrait certainement connaître une importante évolution dans les prochains mois. D'autant qu'une vaste région, particulièrement les bandes frontalières séparant l'Algérie, le Mali et le Niger, est devenue le théâtre de nombreuses opérations terroristes et criminelles. Pour faire face à ce défi majeur que représente principalement ce qu'on appelle Al Qaîda au Maghreb islamique, ces pays, auxquels s'est joint la Mauritanie, de plus en plus exposée au terrorisme, vont entamer une série de rencontres de coordination dans le but de procéder à une évaluation commune de la situation. Et c'est dans ce cadre que Tamanrasset abrite depuis hier (les travaux prendront fin aujourd'hui) une réunion des chefs d'état-major des armées algérienne, mauritanienne, malienne et nigérienne. Cette rencontre de très haut niveau, tenue au siège de la 6e Région militaire, est placée sous le signe de la lutte contre la criminalité et le terrorisme. Nul doute que l'Algérie va peser de tout son poids, vu son expérience et les moyens humains et matériels dont elle dispose, sans oublier aussi le capital d'estime dont elle bénéficie auprès de ses voisins. Nul doute aussi que vu la gravité de la situation dans certaines régions et les risques d'embrasement qu'elle pourrait engendrer, les participants à cette réunion ne vont pas s'attarder au niveau d'échanges de points de vue. L'instabilité au Sahel menace, selon toute vraisemblance, l'ensemble de ces pays qui ont pris conscience des exigences de l'heure. Il est aussi tout à fait normal que dans ce genre de rencontres, le renseignement ait la part du lion. Enfin, il est à noter que la réunion de Tamanrasset ne va pas passer inaperçue. Les Etats-Unis et la France sont dans l'expectative de ce qui va sortir du conclave militaire de la capitale du Hoggar. Parallèlement à la réunion des chefs d'état-major de ces pays, un séminaire consultatif sur les unités de la police appartenant aux forces de réserves africaines dépendant de l'Union africaine, se tient depuis mardi dans la capitale libyenne. Ce séminaire de trois jours rassemble 35 délégués africains, dont l'Algérie et se déroule sous les yeux de nombreux experts internationaux. L'Union européenne et les Nation unies y sont représentées. Tripoli qui vient de prendre conscience du défi sécuritaire auquel sont exposés de nombreux pays semble avoir compris l'importance d'une telle implication qui lui permettra de sortir de l'isolement et retisser des relations normales avec l'Occident. Dans ce contexte, des accords entre Tripoli et Washington ont été signés, il y a une semaine, pour une coopération sécuritaire et militaire dans le cadre de la lutte antiterroriste. L'Afrique, dont de nombreux pays sont exposés à l'instabilité politique et aux conflits meurtriers, comme en Somalie, mérite plus qu'un séminaire. Cette rencontre qui traite des dispositions organiques et opérationnelles des unités des polices appartenant aux forces de réserves africaines, est organisée en même temps que l'important Sommet africain consacré à la résolution des conflits majeurs qui secouent plusieurs régions du continent noir. Le sommet qui a lieu également à Tripoli et auquel participent les Etats-Unis se penchera sur des questions sécuritaires comme le Darfour, le Sahel et la Somalie. Des pays comme l'Algérie, la Libye ou le Nigeria seront sollicités vu leur relative aisance financière, à contribuer grandement à cette démarche. Ces conflits ont beau être internes, leurs ramifications sont devenues supra-territoriales dans un contexte favorable au terrorisme.