La partie Ouest du pays, dont notamment Tlemcen et Béchar, sont des zones de transit connues. L'Algérie est en passe de devenir un pays de transit de la drogue et des divers stupéfiants. Les bilans et les analyses donnés par la douane sont révélateurs. Ainsi en 2008, près de 850kg de kif traité contre plus de 3422kg en 2007, ont été saisis par les services des douanes. À travers les opérations de saisie de drogue et de psychotropes, une analyse a été effectuée aux fins de dessiner la cartographie du phénomène. Le but était également de se renseigner sur les modes opératoires utilisés par les trafiquants et les itinéraires empruntés pour l'acheminement des drogues. Il en ressort que le Maroc est le premier producteur de cannabis dans le monde. Etant un pays limitrophe, l'Algérie est, de ce fait, sur les itinéraires connus de la contrebande et de transit de drogue. Ainsi, toute la bande frontalière située à l'ouest du pays, dont notamment les wilayas de Tlemcen et de Bechar sont des zones de transit connues. Le document fourni par la douane fait état de l'ancien itinéraire utilisé par les narcotrafiquants, en prenant la route du sud vers la Libye, comme étant un marché très demandeur, via la Tunisie (poste frontalier d'Oum T'boul). Un autre mode est actuellement opérationnel. En outre, l'itinéraire privilégié par les trafiquants de drogue est orienté vers tous les grands ports, dont ceux d'Alger, de Bejaia, d'Oran, d'Annaba, Ghazaouet. Aussi, les aéroports forment les lieux privilégiés de passage de la drogue. Le document cite, en ce sens, les aéroports d'Oran et de Annaba. Le marché ciblé, alimente les pays européens. Afin de détourner le flair des chiens renifleurs, les trafiquants imprègnent des drogues dans le gasoil, les épices, la poudre de café, et parfois le sang. Un pneu peut contenir jusqu'à 32kg de kif. D'autre part, les substances font de plus en plus de ravages. Les saisies sont devenues légion. Ainsi, en 2007, les Douanes ont mis la main sur 39.066 comprimés de marque Subutex, et 2050 de marque Rivotril en 2006. Ces substances sont introduites en Algérie en provenance de l'Europe, principalement de la France. Elles sont destinées au marché libyen. A ce niveau, des mini-cartels de trafiquants activent dans l'est du pays et plus précisément dans les villes d'Annaba et d'El Tarf. Trois catégories de passeurs opèrent dans le domaine du trafic de drogue. Des Algériens constituent la majorité des réseaux. Puis, viennent en seconde position, les binationaux et enfin des personnes d'origine française et tunisienne. L'Algérie a toujours été un pays de transit des drogues provenant des pays limitrophes par les frontières de l'Ouest et du Sud vers le marché européen. Selon des informations, des trafiquants cultivent le pavot. Le démantèlement, dernièrement, des plantations de pavot à Adrar et Toudja (Béjaïa) en est l'exemple concret, conclut le document des Douanes.