Ils sont près de cinquante-cinq Algériens à croupir dans les geôles libyennes. Les prisonniers algériens, détenus en Libye, semblent s'approcher du bout du tunnel. C'est du moins ce qu'on peut tirer des pourparlers qui se sont déroulés entre le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, et le Premier ministre libyen, El Baghdali Ali El-Mahmoudi, qui était, samedi, en visite officielle à Alger. Dans un communiqué de presse ayant sanctionné la rencontre, il est indiqué que «les deux parties ont réitéré à cet égard l'importance de la dimension humaine des relations entre les deux pays, l'intérêt, le bien-être et la protection des droits du citoyen sont une priorité dans le cadre de l'action des autorités des deux pays». Le communiqué souligne, en outre, que les deux délégations ont «convenu de résoudre la question des détenus dans les deux pays». L'affaire des détenus algériens dans les prisons libyennes, faut-il le préciser, a fait couler beaucoup d'encre. Ils sont en effet près de cinquante-cinq Algériens à croupir dans les geôles libyennes. La situation dramatique dans laquelle ils se trouvent a poussé leurs familles respectives à faire des mains et des pieds pour que ces détenus soient libérés. D'autant plus que les tribunaux libyens ont prononcé la peine capitale contre huit d'entre eux! Vingt-deux autres sont condamnés à la prison à vie, tandis que huit détenus risquent d'être amputés de la main. Il convient de rappeler, dans cette optique, que le porte-parole officiel des familles des Algériens prisonniers dans les prisons libyennes, Abdelkader Gasmi, avait, à maintes reprises, exhorté les instances algériennes compétentes à persuader les autorités libyennes afin de libérer ou de transférer ces Algériens dans des prisons du pays où ils pourraient purger leurs peines. Il faut savoir que ce n'est pas seulement dans les prisons libyennes que les Algériens sont incarcérés. Ils sont en effet en Tunisie, au Maroc et en Mauritanie. Ce n'est pas tout, puisque l'affaire des vingt-cinq Algériens détenus dans le sinistre camp de Guantanamo ne cesse de revenir au-devant de l'actualité. Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a maintes fois affirmé que ces prisonniers «seront libérés sous peu», et que les «négociations» entre l'Algérie et les Etats-Unis sont en bonne voie. Néanmoins, les résultats n'arrivent toujours pas, à cause des conditions, on ne peut plus draconiennes, posées par les USA. Il y a lieu de souligner que ces Algériens sont accusés d'être impliqués dans des réseaux terroristes. Ce que l'Algérie écarte du revers de la main, estimant que la libération et le rapatriement de ces détenus ne doivent être soumis à aucune condition. La position de l'Algérie a été réitérée, à plusieurs fois, notamment par la voie du ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz. Ce dernier ne cesse de crier à qui veut l'entendre: «L'Algérie n'acceptera aucune condition pour le rapatriement des Algériens emprisonnés à Guantanamo.» Ces prisonniers finiront-ils par recouvrer leur liberté? L'avenir, seul, nous le dira.