Le jardin antique n'est classé ni jardin botanique ni patrimoine international. La fabuleuse histoire du Jardin d'Essai du Hamma (Alger) ne cesse de séduire. Et pour cause, le célèbre jardin, vieux de plus de 150 ans, ne sera toujours pas rouvert au public. C'est ce qui ressort du 1er Atelier international sur la valorisation de ce dernier Eden d'Alger. Organisée par le Mouvement écologique algérien en collaboration avec l'Unesco (l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture), cette rencontre a eu lieu, hier, à la Bibliothèque nationale du Hamma. «Ce n'est pas facile de restaurer un jardin botanique», explique le directeur de l'Agence nationale pour la conservation de la nature, Laïd Azzi. C'est ce qui justifie le report constant de l'ouverture de ce vaste jardin antique au grand public. De report en report, le jardin est toujours en restauration. Des travaux y sont toujours menés, selon l'intervenant. De son côté, le directeur général du fameux jardin, Abdelrazak Zeriat, a annoncé l'ouverture en septembre prochain de certains établissements à l'intérieur du jardin, entre autres, la crèche, l'Ecole d'horticulture et le Centre d'éducation à l'environnement. Sans vouloir donner de date pour l'ouverture officielle du jardin, l'intervenant a indiqué qu'«une équipe technique chargée de la réhabilitation du jardin sera recrutée prochainement». Et de poursuivre: «Depuis un an et demi, le Jardin d'Essai a été transféré de la tutelle du ministère de l'Agriculture à celle de la wilaya d'Alger. Ainsi, nous avons pu expulser les 43 familles qui logeaient dans ce jardin. Il y a même une salle des fêtes qui a été démolie». Pour sa part, Amina Fellousse, membre du Mouvement écologique algérien (MEA) a souligné que l'objectif de cet atelier est d'exhorter les pouvoirs publics à classer le Jardin d'Essai en tant que jardin botanique. «Et pourquoi ne pas lui donner l'appellation de Jardin botanique national», précise-t-elle à L'Expression. Et de souhaiter: «Nous voudrions également le classer en tant que patrimoine international.» Lors des débats, M.Zeriat a rappelé que l'allée des Bambous, qui se trouve à l'extrême ouest du jardin, est la plus touchée par le laisser-aller. Selon lui, cette allée «étouffe à cause du béton posé par un ancien directeur» avant d'avertir «sans une décision clairvoyante, cet arbrisseau disparaîtra à tout jamais». Par ailleurs, le même responsable a fait savoir que plus de 6000m2 de gazon ont été posés au niveau du Jardin, alors qu'une partie vient d'être ressemée à cause d'un virus ravageur. La rencontre a failli tourner court car l'intervention de l'actuel premier responsable du jardin a suscité l'ire du directeur de l'Agence nationale pour la conservation de la nature qui s'est senti visé. Il a, de ce fait, justifié que l'établissement a été bien géré sous sa tutelle. Il a renvoyé la balle, à son tour, aux autorités compétentes.