Le patron du RND estime que le président de la République voit en lui la personnalité la plus apte à le représenter à l'étranger. «Le capitaine d'équipe dans un match de football n'est pas nécessairement le meilleur joueur sur le terrain.» Ce n'est pas un président de club sportif qui a fait cette déclaration. C'est un homme qui a marqué son retour sur le terrain de la scène politique officielle depuis deux mois. Il s'agit de M.Ahmed Ouyahia, le secrétaire général du RND. A qui faisait-il allusion? Qui sont ces joueurs sélectionnés par le «dirigeant» et qui patinent sur le terrain? Bien évidemment, Ouyahia ne donne pas de nom. Mais sa réplique vient en réponse à une question des journalistes sur le fait d'avoir été chargé par le président de la République de le représenter lors d'événements internationaux, alors que le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, et le ministre d'Etat, Bouguerra Soltani, sont mis «sur le banc de touche». Jeudi, en marge de la 3e réunion de la commission chargée de la préparation du congrès, tenue à Zéralda, Ahmed Ouyahia s'est montré très confiant, sûr de ses compétences, affirmant en des termes à peine voilés que le président de la République voit en lui la personnalité la plus apte à le représenter à l'étranger. Cette complicité et cette confiance injecteront-elles de nouveau le secrétaire général du RND dans le staff de Belkhadem? Rien n'est encore confirmé, alors que des informations concordantes annoncent l'ex- chef de gouvernement au Japon et en Corée du Sud à la tête d'une importante délégation d'hommes d'affaires. Ce week-end, Ouyahia a réitéré son entière disponibilité à servir l'Algérie et le président de la République. Il dira dans ce sens: «Je suis redevable à l'Algérie» qui a fait de lui un haut cadre. Et de souligner: «L'Algérie est mon unique pays, et rendre service à l'Algérie et au président de la République est un devoir qui incombe à tous les Algériens.» Ouyahia a démenti les analyses qui font le lien entre son retour et la probable révision constitutionnelle. «Les observateurs estimaient qu'une certaine ambiguïté planait sur notre position. Mais, depuis le mois de janvier, je pense que nous sommes très clairs sur ce dossier. Le RND est pour la révision du texte fondamental. Pour la poursuite du processus de consolidation nationale», a-t-il souligné. Dans le chapitre économique, Ahmed Ouyahia plaide pour le divorce avec la culture de la rente et incite, davantage, au travail en exploitant mieux ses moyens, à produire des richesses diversifiées et durables, et à créer encore plus d'emplois et plus de revenus. Abordant l'actualité nationale, le patron du RND emboîte le pas au ministre de l'Intérieur sur les événements de Berriane dans la wilaya de Ghardaïa. Ce qui s'est passé dans cette région est, selon lui, le résultat des tentatives de certains groupes de s'enrichir d'une manière ou d'une autre, citant à cet égard les incidents survenus dernièrement dans la ville de Chlef. «Les incidents de Chlef, a-t-il ajouté, ont causé le pillage de sept bureaux de poste ainsi que des agences d'opérateurs de téléphonie mobile. Je ne pense pas que ce sont les citoyens qui souffrent de problèmes de logements qui sont à l'origine des troubles et de pillage de biens publics et privés.» Il existe des problèmes entre les citoyens de Berriane, ce qui est le cas de toutes les régions du pays, a-t-il reconnu avant d'ajouter que ces problèmes «ne peuvent pousser ces citoyens qui ont vécu ensemble, des siècles durant, jusqu'à s'entre-tuer». Sur sa lancée, Ahmed Ouyahia a appelé les habitants de Berriane à «la retenue et à éviter la violence». «Le RND ne voit pas les choses sous l'approche de «Qui est qui?», car il s'agit de problèmes sociaux découlant d'une décennie et demie de violence dans laquelle a grandi toute une génération, des problèmes que nul ne saurait nier, conclut-il. Concernant la révision du Code pénal proposée par le MSP, M.Ouyahia a rejetté cette initiative affirmant que «même si des élus de (son) parti proposent une telle révision, elle sera rejetée dans sa globalité». «Nul ne doit oublier ce que le pays a vécu durant les année 90 au moment où les mosquées servaient de tribune pour les extrémistes et les groupes terroristes. Le RND refuse le retour en arrière», défend-il. Concernant le 3e congrès du parti, la commission nationale qui a dirigé ses travaux à huis clos a pris connaissance des résultats de la sélection des délégués de la base. Elle a également validé les 5 projets de résolution préparés et a décidé de les soumettre aux pré-congrès régionaux qui se tiendront au cours de la première quinzaine du mois prochain. Enfin, ladite commission a adopté le règlement intérieur destiné à régir les travaux des pré-congrès régionaux.