Les deux terroristes avouaient leurs forfaits devant une assistance en émoi et médusée. Il s'agit de R.M., dit «El Manchot», 53 ans, demeurant à Aïn Touila (Besbès) et B.S., 46 ans, demeurant à Dréan, wilaya d'El Tarf. Les mis en cause ont été jugés, hier, par la cour criminelle de Annaba, après avoir fait l'objet de deux reports pour absence d'avocats. Les deux personnes ont été accusées, entre autres, d'appartenance et de constitution de groupe terroriste. Pour rappel, ces deux accusés faisaient partie du réseau activant sous le commandement du sanguinaire Nadir Megata, dans le maquis de Asfour, durant la période 1994 à 2001. Et c'est dans le cadre de la loi de la Concorde civile, que le nommé R.M. «El Manchot» s'est rendu aux forces de sécurité. C'est sur information fournie par le terroriste, qu'une casemate a été localisée et détruite, après avoir récupéré 9 batteries et une bombe, ainsi que des produits chimiques. Les recherches aboutiront à l'arrestation de B.S., en possession d'un Seminov. Les deux mis en cause, confrontés aux accusations, reconnaîtront certains faits. B.S. a reconnu avoir perpétré un grand nombre d'assassinats. Il avouera, également, avoir participé à l'agression des quatre ressortissants russes à Oued El Aneb, le guet-apens de Chihani où le chef de groupement de la gendarmerie fut assassiné. Il y a aussi l'assassinat de la jeune N., une fille de 23 ans travaillant dans un bar à Berrahel, qui fut égorgée. Sans oublier de mentionner la boucherie perpétrée à la grande plage de Seraïdi, où les terroristes ont assassiné plus de 6 personnes, tous des jeunes estivants, et les 5 individus tués de sang-froid à Ben Talha, wilaya de Guelma. Pour ne citer que ceux-là, il faut dire que la liste est encore longue. Quant à «El Manchot», il avoue avoir organisé le réseau de l'ex-AIS dans la région de Aïn Touila (Besbès) et ce, avant de participer à différentes opérations dans la même région pour s'installer ensuite dans les monts de l'Edough, sous la férule de Tarbouch Mohamed El Asfour, et Boukhamla, à Seraïdi. Ce parcours terroriste de deux individus mettra l'assistance dans un état émotionnel indescriptible. Pas âme qui bouge, seul le souffle coupé des uns et des autres face à une seconde séance d'aveux. Fin de l'audience, aucun commentaire. Le représentant du ministère public a requis la peine capitale. Après 5 heures de délibérations, la cour criminelle de Annaba retiendra la peine de mort à l'encontre des deux terroristes.