Actuellement, 90% des médicaments disponibles sur le marché national sont importés. L'Etat cherche à donner un coup de pouce à la production nationale en matière de médicament à usage de la médecine humaine. En effet, le Conseil du gouvernement a adopté hier un décret exécutif fixant les marges-plafonds applicables à la production, au conditionnement et à la distribution des médicaments. Ledit décret, présenté par El Hachemi Djaâboub, ministre du Commerce, définit également les modalités de dépôt et du prix du médicament. C'est ce qu'a annoncé hier Abderrachid Boukerzaza, ministre de la Communication à l'occasion du point de presse hebdomadaire animé à l'ex-siège du CIP. Le but recherché à travers cette nouvelle politique est «d'encourager la production nationale en incitant les investisseurs à venir mettre leur argent dans ce domaine», a-t-il indiqué. Sans apporter des éclaircissements profonds, le ministre avance que ce décret vient pour «prendre en charge toutes les préoccupations des intervenants dans ce domaine». L'Etat cherche, selon Boukerzaza, à garantir la disponibilité du médicament et son accessibilité. «Ce décret vient pour assurer aux citoyens la disponibilité du médicament à des prix très accessibles», a-t-il affirmé. Pour le ministre cette politique est conçue comme une meilleure façon de protéger le pouvoir d'achat du citoyen. Outre la réévaluation des compétences des intervenants, le gouvernement vise, aussi, à inciter les citoyens à utiliser le générique. Parmi ces mesures incitatives, le ministre a évoqué l'augmentation de la marge du bénéfice pour les producteurs. «Plus le médicament sera moins cher, plus la marge de bénéfice sera plus importante», a déclaré le ministre. Et d'ajouter que dans le cas contraire, l'équation sera évidemment renversée. A titre illustratif, M.Boukerzaza cite que la marge du bénéfice de 17% en gros et de 40% en détail, est accordée sur un médicament coûtant 200DA. Il explique que cette politique intervient après avoir constaté un recul sur la production nationale, et ce, comparativement aux capacités du marché national. Plus de 90% des médicaments existants sur le marché sont importés. Parmi les 20 pays exportateurs vers le marché algérien, la France à elle seule exporte à l'Algérie 47,97% du médicament. Soit 570 millions de dollars. Elle est suivie du Danemark, de la Jordanie, de la Suisse, etc. L'Algérie débourse des sommes colossales dans l'importation des médicaments. En 1999, on importait environ 523 millions de dollars. Alors qu'en 2006, la facture a été évaluée à 1200 millions de dollars. Soit une augmentation de 700 millions de dollars. Par la même occasion, M.Benaissa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, a présenté au gouvernement un système d'information pour le programme de soutien au renouveau rural «Si-Psrr» et un autre système national d'aide à la décision de développement durable «Snaddr». Egalement, M.Benaissa a présenté un projet de décret exécutif portant statut du personnel particulier des fonctionnaires appartenant au corps spécifique de l'autorité phytosanitaire.