L'entraîneur national met en valeur le fait que les joueurs ont une revanche à prendre. L'Expression: L'équipe nationale affronte ce soir son homologue du Sénégal. Pensez-vous qu'elle a eu la préparation qu'il fallait pour cela? R. Saâdane: Je vous mentirais si je vous répondais par l'affirmative. Depuis que nous connaissions son calendrier de compétition, nous avons essayé de lui élaborer le meilleur programme de préparation possible. Nous aurions voulu avoir les joueurs plus longtemps, mais comme vous le savez, cela est impossible du fait qu'ils ont des obligations avec leurs clubs. Dans ce cas, on se retrouve dans l'obligation de travailler dans un temps très réduit. Ceci dit, le stage que nous avons effectué en France n'a pas du tout été inutile. Nous l'avons scindé en deux parties, la première étant destinée au contrôle médical et technique des joueurs, voir comment ils sont et ils se sentent avant d'aborder ces quatre matchs officiels. La seconde partie a débuté lundi dernier et a consisté en des entraînements quotidiens jusqu'au match de samedi. Vous auriez pu demander un match amical. Pourquoi n'y en a-t-il pas eu? C'est moi qui ai choisi cette option. J'ai pensé qu'il était inutile de disputer un match amical dans un laps de temps si court qui nous sépare du match de samedi. Le programme mis en application devrait suffire à amener les joueurs dans la forme voulue. Vous n'avez, également, pas été servi par les forfaits de certains joueurs. Dans tout regroupement, il faut s'attendre à tout. Je préfère apprendre qu'un joueur s'est blessé à quelques jours du match que le jour du match même. Là au moins je peux prendre mes dispositions pour pallier ces défections. C'est ainsi que dès que Matmour et Ghilès m'ont appris que je ne pouvais pas compter sur eux, j'ai fait appel à Hemani et à Seguer. Mais je ne vous cache pas que l'absence de Matmour et de Ghilès sera difficile à combler. Il y a eu aussi Maïza qui a déclaré forfait. Oui, c'est vrai. Il souffrait d'une déchirure qui nécessite au moins quatre semaines de repos. J'ai préféré le libérer tout en ne cherchant pas à le remplacer parce que je trouve que j'ai assez de joueurs à son poste. Le choix de la France pour se préparer a été critiqué du fait que le match de samedi va se jouer à Dakar où il fera nettement plus chaud. Je m'attendais à cette question. C'est moi qui ai choisi la France et j'assume ce que je fais. Les gens parlent beaucoup sans connaître grand-chose de la méthodologie de la préparation en football. Nous ne sommes pas allés en France pour de la farniente, mais pour travailler et on l'a bien fait. Je sais qu'on dit qu'au Sénégal il va faire chaud alors que ces gens ignorent que ce n'est pas du tout le cas. Nous sommes très informés sur ce genre de problème. Nous savons que la température actuelle à Dakar oscille entre 23 et 27 degrés et que le match se jouera en soirée, à 19h30, donc sous la fraîcheur. En outre, le jour du match, il risque de pleuvoir et que le taux d'humidité atteindra 60%. Voilà ce qui m'inquiète, c'est le taux d'humidité car c'est une source de désagrément pour le joueur et son rendement. Alors, de grâce, qu'on nous laisse travailler au lieu de nous critiquer sur des considérations qu'on n'arrive pas à maîtriser. Comment se sentent les joueurs? Ils sont extrêmement motivés. Ils savent que leur public les attend au tournant surtout que la dernière fois où ils ont joué en Algérie, ils l'avaient quittée sur une défaite. Je n'ai de cesse de les mettre en confiance et de leur dire et que dans cette affaire, ils ont tout à gagner. Que savez-vous de l'adversaire de l'Algérie? Les informations données par la presse et les matchs que nous avons pu visionner sur cassette. C'était, essentiellement, les matchs de la dernière CAN. Ils ne sont pas très instructifs dans la mesure où il y a de nouveaux joueurs et surtout un nouveau entraîneur. Bon, je ne vais pas faire la fine bouche. C'est déjà mieux que rien. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, M.Hachemi Djiar, vous a, en quelque sorte, aidé puisqu'il a affirmé, que compte tenu de la situation de notre football, on ne doit pas compter sur une qualification pour la Coupe du Monde de 2010 mais pour celle de 2014. Je dirais, que pour une fois, nous avons affaire à un ministre réaliste. En faisant une telle déclaration, il n'a pas cherché à m'aider. Il a plutôt apporté de l'eau à mon moulin quand je ne cessais de dire, depuis très longtemps déjà, qu'avec un tel football il ne faudrait pas s'attendre à monter une équipe nationale compétitive. Tout va de travers dans ce football et on veut remporter des succès internationaux. Il faut se réveiller et ne plus rêver. L'ère des années 80 est révolue depuis longtemps. Si on ne se remet pas en question, on court à la catastrophe et même 2014, il faudrait, d'ores déjà, faire une croix. Cela veut-il dire que les Verts joueront les matchs sans appréhension du moment qu'on ne croit pas en eux pour la qualification? Je n'ai pas dit cela. Les joueurs sont là et veulent défendre leurs chances. Nous allons tout faire pour nous qualifier à la seconde phase de poules. C'est déjà un challenge pas facile à réaliser et où il y aura pas mal d'émotions.