La ville de Béjaïa produit actuellement 123,4 tonnes de déchets quotidiennement contre à peine 80 tonnes en 2002. La ville de Béjaïa est sale. Cela tout le monde le reconnaît. L'absence de civisme et le manque chronique de moyens font que la situation n'en finit pas de se dégrader. Des tas d'ordures ménagères sont visibles dans tous les quartiers. Des odeurs nauséabondes vous étouffent à certains endroits. D'où prolifération inquiétante de moustiques qui, cette année, ont résisté même au froid de l'hiver. Le curage des oueds, qui traversent la ville n'étant pas effectué, bien que l'annonce ait été faite depuis des mois, n'a fait qu'aggraver les conditions de vie des citoyens. Face à cette situation et à l'approche de la saison estivale, la municipalité n'a d'autre choix que de faire appel aux entreprises privées spécialisées dans le nettoiement. La décision est prise. L'annonce a été faite par le vice-président de l'APC chargé de l'environnement. Une réunion est prévue dans les prochains jours pour établir une répartition par secteur et un programme de passage. La commune de Béjaïa est découpée en 8 secteurs, avons-nous appris. Le ramassage des ordures dans l'ancienne ville sera assuré par les services de la commune, qui s'apprêtent à acquérir une flotte de 30 bennes tasseuses dans les prochains jours. Le reste des secteurs sera confié aux opérateurs privés, notamment au niveau des nouveaux quartiers ou relativement nouveaux, à l'instar d'Amriou, Sidi-Ahmed, Ighil Ouazzoug ou encore Ihaddadène, qui génèrent les trois quarts des déchets de la ville. La ville de Béjaïa produit actuellement 123,4 tonnes de déchets quotidiennement contre à peine 80 tonnes en 2002 et dont la gestion n'est pas sans susciter des mécontentements aussi bien des agents communaux que des habitants. Le paradoxe, l'augmentation constante de déchets a coïncidé avec une baisse des effectifs pour la collecte et le nettoiement, qui sont passés, dans la même période, de 437 à 138 travailleurs, en plus de l'insuffisance de décharges. L'unique décharge communale n'offre plus en effet les conditions requises de traitement. Aussi, cette décision, relative à la réorganisation des enlèvements est soutenue par d'autres mesures, notamment l'adoption d'un schéma directeur relatif à la gestion des déchets, la création d'un centre d'enfouissement technique pour lequel des fonds sont mobilisés mais contrarié dans sa réalisation par l'opposition de riverains, et le renforcement des moyens de ramassage. L'entrée effective de cette réorganisation est prévue pour la semaine prochaine avec comme objectif, au-delà de l'amélioration de l'hygiène de la cité, la contribution à la réussite de la saison estivale. Il reste à espérer que les habitants fassent preuve d'un peu de civisme, dans notamment le respect des horaires de dépôt de leurs ordures et que les services de ramassage public ou privé soient ponctuels pour que les déchets ne restent pas trop longtemps sur les trottoirs. Une campagne d'information et de sensibilisation devrait, en principe, accompagner ces mesures prises par les autorités locales.