Le rôle de ces établissements est d'accompagner les ex-détenus pour leur permettre de vivre en harmonie avec le monde extérieur. «Un centre d'insertion pour les prisonniers, ayant purgé leur peine, ouvrira ses portes dans quelques semaines» c'est ce qu'a annoncé, hier, Mokhtar Felioune, directeur général des établissements et de l'administration pénitentiaires, à la prison d'El Harrach à l'occasion de la participation des détenus aux épreuves du BEM (Brevet de l'enseignement moyen) du 2 au 4 juin en cours. Ce centre, dont le siège est à Blida, sera constitué de cadres des établissements pénitentiaires, de psychologues et de personnels de l'assistance sociale. Le rôle de cet établissement est d'assurer l'accompagnement des ex-détenus pour leur permettre de vivre en harmonie avec le monde extérieur. Ces épreuves s'inscrivent dans le cadre d'une convention conclue entre le ministère de la Justice et celui de l'Education nationale. Elles sont encadrées par les agents du secteur de l'éducation nationale sous l'égide de l'Office national de l'enseignement et la formation à distance (Onfed) en collaboration avec l'Office national des examens et concours (Onec) Selon M.Felioune, 2 431candidats ont été inscrits aux examens du BEM et 1357 pour le Bac. Ces candidats sont répartis sur 32 centres d'examen. Des personnes d'un certain âge et des mineurs, se sont rencontrés pour ces épreuves. La moyenne d'âge est de 28 ans. Le doyen dépasse les 65 ans. A quoi servirait un BEM à cet âge? s'interroge-t-on. Selon Akli Smaïl, le chargé de l'éducation au sein de l'établissement d'El Harrach, «60% de ces candidats ont poursuivi leur enseignement au centre». «Les détenus qui suivent des scolarités différentes, bénéficieront de certains avantages à l'image des visites à intervalles rapprochés, des allégements des peines et des libertés partielles», a souligné M.Felioune. Les détenus ont suivi, pendant toute l'année scolaire, des cours de soutien. Les leçons leur ont été données tous les lundi et jeudi soir. Ces enseignants viennent des établissements publics de l'enseignement moyen et secondaire. A ce propos, la direction générale des établissements et de l'administration pénitentiaires souhaite disposer de ses propres enseignants permanents. «Nous avons tracé un plan pour le recrutement de 200 enseignants», a affirmé M.Felioune. L'opération de recrutement se prolongera selon les demandes des centres de détention. Ces enseignants auront les mêmes avantages que ceux qui travaillent dans les établissements d'enseignement publics. Ils seront, d'ailleurs, recrutés dans le cadre des accords qui vont être signés entre le ministère de la Justice et celui de l'Education nationale. «La seule tache noire des prisons algériennes est leur surpopulation», a déploré M.Felioune. Pour alléger ces prisons, qui renferment quelque 59 000 prisonniers, un défi a été déjà lancé. Selon M.Felioune, le défi du ministère de la Justice est d'arriver à travers les réformes du système pénitentiaire, à la construction de 13 nouveaux établissements de détention à travers le territoire national. Ces centres seront construits selon les normes internationales. Un tiers de chaque compartiment serait destiné à la formation et l'instruction des détenus. La chose est réalisable d'autant plus que 64% des détenus ont moins de 30 ans alors que 74% ont juste le niveau moyen. Par ailleurs, 60% des détenus ont commis des délits mineurs allant du simple vol à la consommation de stupéfiants.