Ce groupe renferme trois anciens vainqueurs du trophée dont les deux finalistes de la dernière Coupe du monde. Il n'y aurait pas de grands tournois sans «groupe de la mort», et le tirage au sort de l'Euro-2008 n'a pas déçu, avec le groupe C, composé des inséparables meilleurs ennemis, France et Italie, d'un poids lourd, les Pays-Bas, et d'un bel outsider, la Roumanie. Une image pour résumer la situation? Le visage de Raymond Domenech qui se fige quand Jürgen Klinsmann, un des préposés au tirage, a sorti la boule contenant l'Italie. Plus tard, le sélectionneur tricolore avouera qu'il «était en train de prier pour ne pas tomber contre l'Italie au début du tirage»... Français et Italiens ne se quittent plus: la finale de l'Euro-2000 (succès français), celle du Mondial-2006 (trophée italien), puis les qualifications de cet Euro, entre chocs sur le terrain et polémiques embrasées par les petites phrases de Domenech. Sans oublier bien sûr la victoire de l'Italie en Ecosse le 17 novembre qui a permis la qualification des Azzurri...et des Bleus. Quelques minutes après le tirage au sort, le match était lancé quand un journaliste italien taquinait Domenech: «Le 17 juin (date du match contre l'Italie), ça ne se passera peut-être pas très bien pour la France car cette fois il y aura Materazzi sur le terrain, qui était suspendu puis blessé en qualifications...» «Question à la "con"», lâchait plus tard Domenech, après avoir abrégé cette conférence devant la presse internationale. Drôle de coïncidence, France et Italie compteront sur deux joueurs qui ont explosé cette saison au Bayern: Luca Toni et Franck Ribéry. Autre similitude troublante, les doutes planent en défense côté italien et français: Cannavaro, Materazzi, Grosso ou Zambrotta, tout comme Sagnol, Thuram, Gallas et Abidal, ont connu des saisons difficiles en clubs, les deux premiers nommés français ne jouant pratiquement pas. France et Italie ne pourront se retrouver qu'en demi-finale, si tout se passe bien pour eux. A l'ombre de ces deux géants, les Pays-Bas et la Roumanie ont tout à gagner. Pour les «Oranje», les enjeux sont multiples. Il y a 20 ans, le joueur Marco van Basten marquait un des plus beaux buts de l'histoire du football en finale de l'Euro-1988. «San Marco» doit maintenant finir en beauté son parcours de sélectionneur -il entraînera après l'Euro l'Ajax Amsterdam- et se faire pardonner son échec du Mondial-2006 en huitième de finale. Mais les choses commencent mal pour lui, avec le «psychodrame» autour de Clarence Seedorf: le milieu du Milan AC estime qu'il n'est pas désiré par van Basten et a renoncé à la sélection. Son entraîneur national s'est dit «sidéré». La relève est-elle prête? La Roumanie de Victor Piturca se frotte déjà les mains avec le rôle d'arbitre qui lui est promis. Le sélectionneur a misé sur des expatriés comme Chivu et Mutu. Tous les pronostiqueurs les placent bon derniers du groupe. Ils n'en sont que plus dangereux pour des favoris en cas d'excès de confiance.