La désertification accélérée et l'érosion des bassins versants mettent en péril plusieurs barrages. Les bassins versants telliens sont soumis à une érosion hydrique intense, causant le comblement d'un nombre important de barrages, limitant ainsi leur capacité utile et leur durée de vie. C'est ce qui ressort de la journée d'étude technique relative à la problématique de conservation des sols et de lutte contre la désertification. Organisée conjointement par le ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme et le ministère de l'Agriculture, cette rencontre a eu lieu, hier à Alger, en présence des experts français et algériens. D'autre part, l'Algérie connaît de graves problèmes en matière de conservation des sols et de lutte contre la désertification. De ce fait, les parcours steppiques estimés à plus de 20 millions d'hectares et abritant près de 16 millions d'ovins, connaissent un état de dégradation alarmant. La désertification accélérée met ainsi en péril une économie pastorale ancestrale dont dépendent 4 millions de personnes. Les problèmes de salinité au niveau des systèmes oasiens et la grande mise en valeur du Sahara septentrional, font qu'aujourd'hui, la conservation des sols est un thème d'envergure nationale dont il faut prendre en charge sa problématique pour la durabilité du développement national. Le ministère de l'Aménagement du Territoire, de l'Environnement et du Tourisme ainsi que le ministère de l'Agriculture ont lancé une étude (prise en charge par le bureau spécialisé français sus-cité) dont l'objectif est la préservation du potentiel productif des sols, la protection des bassins versants, la protection des parcours steppiques et présahariens ainsi que la protection des systèmes oasiens et la mise en valeur du Sahara septentrional. Au terme de cette étude, prévue en août prochain, le schéma national doit donner les grandes orientations préconisées pour remédier aux problèmes de conservation des sols et de lutte contre la désertification. Selon les spécialistes présents lors de cette rencontre, «près de 40 millions d'hectares sont ravagés par la dégradation des sols et menacés par la désertification, soit 16,5% de la superficie du territoire national qui est détériorée». Les régions les plus touchées sont M'sila, Annaba, Mostaganem, Sétif...nous a-t-on dit. Les causes sont nombreuses; entre autres, l'homme, les changements climatiques ainsi que la morphologie des montagnes, nous a-t-on encore indiqué Interrogé par L'Expression, le sous-directeur, chargé de la préservation et de la valorisation des écosystèmes au niveau du ministère de l'Environnement, Boualem Fiotman, a ajouté que cette affaire est une affaire d'aménagement du territoire. A ses yeux, il faut freiner les activités au niveau du littoral et les redéployer vers les Hauts-Plateaux. S'agissant du danger qui menacent le cheptel, M.Fiotman estime qu'il faut trouver l'équilibre entre la steppe et le cheptel en faisant participer les éleveurs.