La coordination locale des étudiants de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, a organisé hier, une journée d'étude sur les réformes de l'université algérienne. Comme annoncé il y a des mois, les interventions ont traité des enjeux des réformes LMD, sujet de maintes protestations des étudiants au niveau de cette université. Pour débattre de ce sujet d'actualité nationale, le collectif a convié Malek Rahmani, coordinateur national du Cnes et Challal Mohammed, enseignant à la faculté des sciences économiques de l'université de Tizi Ouzou. Dans son intervention devant l'assistance, le coordinateur national du Cnes, a estimé qu'il n'est pas dans l'intérêt des étudiants de rejeter en bloc le système LMD. Bien au contraire, en ce moment où l'université algérienne est en train d'aborder un virage historique, la communauté universitaire ne doit pas cesser de réfléchir sur les meilleures voies pou sauver l'université algérienne. Participant actuellement au forum sur les problèmes de la qualité et de l'évaluation du système universitaire qui se déroule à Alger, le Cnes prévoit des universités d'été pour permettre aux spécialistes de réfléchir sur les réformes qui se sont déroulées, selon l'intervenant, dans la précipitation. Malek Rahmani regrettera que la moitié de la famille universitaire ne soit pas associée à la réflexion. Les intervenants se sont accordés à dire que le système LMD n'a pas encore été expliqué à la communauté universitaire. En l'état actuel des choses, il est à signaler que seuls 179.000 étudiants sur un million et 100.000 sont inscrits dans ce système. Appliqué dans les pays européens, celui-ci nécessite de grands moyens humains et financiers. Pour un encadrement performant, le LMD a besoin d'un enseignant pour 15 étudiants alors que dans notre pays, la moyenne est de un pour 79. Les étudiants inscrits doivent, pour un bon suivi des cours, disposer de 60% de leur temps, d'une connexion Internet ininterrompue et des bibliothèques beaucoup plus grandes que celles existantes actuellement dans notre pays. Loin des détails techniques, Challal dira que la volonté des réformes est imposée par le processus des privatisations entamées dans les années 90. Le rejet du système proposé par les réformes n'est cependant pas, estime-t-il, dans l'intérêt des étudiants. Pour lui, il faut bien préserver l'université algérienne, mais il lui faut un système performant pour qu'elle cesse de former des chômeurs potentiels. Au fil des débats, il se dégageait la conclusion que l'enjeu des réformes entamées réside dans la volonté de lancer des universités privées. Chose que les intervenants ne semblaient pas rejeter mais, ils ont insisté sur la nécessité de réformer l'université algérienne pour qu'elle réintègre sa véritable place parmi les plus performantes dans le monde. Enfin, ces rencontres prévues par les étudiants de l'université de Tizi Ouzou, participent non seulement à l'information, à l'explication des réformes, mais aussi à éviter les incessantes grèves et journées de protestation.